Aller au contenu
Accueil > Les Actualités > En transit. Les Syriens à Beyrouth, Marseille, Le Havre, New York (1880-1914)

En transit. Les Syriens à Beyrouth, Marseille, Le Havre, New York (1880-1914)

  • Ouvrages
Étiquettes:
Couverture de En transit, Céline Regnard, éditions Anamosa

En transit. Les Syriens à Beyrouth, Marseille, Le Havre, New York (1880-1914), Céline Regnard, éditions Anamosa, 2022, 456 pages

L’historienne des migrations Céline Regnard s’intéresse ici à un temps du parcours migratoire jusque-là peu exploré : celui du transit, ce moment et ces lieux de l’entre-deux. À partir de l’exemple des Syriens de la fin du XIXe siècle, c’est aussi une histoire incarnée qui s’écrit ici, à hauteur d’hommes et de femmes

Nageeb Arbeely, interprète à Ellis Island, Boulos Kaouan et César Tasso, pisteurs à Marseille, la jeune Amelia Beshara, un colporteur en Alabama, le poète Khalil Gibran… Autant de visages présents sur la couverture de cet ouvrage. Ces femmes et ces hommes ne se sont pas forcément croisés, mais ont en commun d’avoir vécu ce moment si particulier et peu exploré de l’expérience migratoire qu’est le transit.
Venant du Liban ou de Syrie entre les années 1880 et 1914, leur trajectoire les fait s’arrêter et vivre durant des étapes plus ou moins longues dans les ports que sont Beyrouth, Marseille, Le Havre et New York. Dans un récit très incarné, nourri de ces parcours singuliers, l’historienne Céline Regnard s’est attachée à privilégier le point de vue des migrants, écrivant une histoire à hauteur d’hommes et de femmes. Ce sont également une multitude d’autres acteurs et d’actrices, un monde institué et/ou parallèle dans les villes-ports concernées, qui entrent en scène : passeurs, bateliers, pisteurs, logeurs, mais aussi médecins et policiers ; en effet, cet entre-deux que représente le transit est un moment de contact singulier et particulier entre ces migrants syriens, souvent vêtus à l’orientale et parlant arabe, et les populations occidentales. Si les regards portés sur eux sont multiples, de l’empathie à tendance paternaliste à l’inquiétude, les Syriens produisent également dans ces moments de passage des représentations d’eux-mêmes et des autres.
Des expériences et un monde qui paraissent bien lointains, mais qui résonnent pourtant fortement avec notre présent, à l’heure des frontières qui se ferment et des contrôles renforcés, quand les transits se prolongent pour devenir des impasses ou des rétentions…