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]]>Ana Devic est docteure en sociologie historique de l’université de Californie de San Diego. Elle a précédemment travaillé comme professeur associé de sociologie et d’anthropologie à l’université de Glasgow, à l’université d’Aarhus et à l’université de Fatih en Turquie. Elle a été professeur adjoint à l’université de Bologne. Au cours des vingt dernières années, elle a obtenu plusieurs bourses de recherche, notamment une bourse Marie Sklodowska-Curie et une bourse CELSA (Central European Leuven Association), qui lui ont permis de travailler à partir de 2018 à la KU Leuven sur deux projets de recherche. Ana Devic est spécialisée dans l’étude du nationalisme, des mouvements sociaux, des arts et de l’activisme, du féminisme et des politiques de la mémoire. Ses publications récentes comprennent « Artefacts of national subversion : the flag as a critical presence or a disturbing absence » (2023) ‘ »Class, Conflict, and Power between Hegemony and Critical Knowledge » (2022), et « Hijacked Feminism of the New Right » (2021). Grâce à la bourse CIVIS3i d’Aix-Marseille Université qu’elle a récemment obtenue, elle rejoint TELEMMe pour deux ans (2024/2025). Son projet porte sur les commémorations non nationalistes des atrocités de masse dans l’espace post-yougoslave et s’intéresse particulièrement au potentiel comparatif que recèle l’approche artistique dans le champ de l’activisme afin de résoudre les conflits de mémoire liés aux processus de gestion d’un passé violent. Son référent au sein du laboratoire est Pierre Sintès.
Leonardo Scavino est actuellement post-doctorant à TELEMMe dans le cadre du projet POMMAR financé par la fondation A*MIDEX. Avant de rejoindre Aix-en-Provence, il a étudié et travaillé à l’Université de Gênes, sous la direction du professeur Luca Lo Basso, au sein du Laboratoire d’Histoire Maritime et Navale.
En 2020, il a obtenu son doctorat dans le cadre du projet ERC SeaLiT, en soutenant une thèse intitulée « The Mediterranean maritime community of Camogli: evolution and transformation in the age of transition from sail to steam (1850s-1910s) ». Ce travail doctoral en Histoire Maritime a été publié sous le titre Sailing Shipping and Maritime Labor in Camogli (1815-1914). Floating Communities in the Global World, aux Editions Brill en 2022.
Ses centres de recherche gravitent principalement autour de l’histoire maritime et du travail maritime au XIXe siècle, en croisant l’histoire de la technologie, l’histoire portuaire et l’histoire globale. Récemment, il s’est penché sur les liens entre l’histoire maritime et l’histoire environnementale, en se concentrant notamment sur la pollution causée par les navires à vapeur en ce qui concerne la qualité de l’air et l’impact environnemental dans les villes portuaires et à bord des navires. Ce nouveau chantier lui a valu l’obtention d’une bourse ERA (Marie Curie post-doctoral fellowship framework) intitulée « Polluting Steamships: Environment and Technology in the 19th-century maritime world », dont il bénéficiera à partir du printemps 2025.
Au sein de TELEMMe, il participe au projet POMMAR (Eco-historical approach of marine harbor communities in the Mediterranean – cordonné par Christophe Lejeusne (IMBE-AMU) et Daniel Faget-, où il approfondit les interactions entre l’histoire maritime et les sciences environnementales. Son travail consiste à examiner les impacts de la pollution et du trafic maritime sur la présence et la dynamique de population des espèces introduites dans les ports de Marseille, Naples, Rhodes et Gibraltar. Son référent au laboratoire est Daniel Faget.
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]]>L’article [AAC] La Provence au carrefour des trajectoires artistiques au XVIIe siècle. Production, marchés, circulations est apparu en premier sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée.
]]>Aix-en-Provence, 26-28 septembre 2024
Musée Granet et Chapelle de la Visitation
Date limite des propositions : 15 mars 2024
Le colloque aura lieu du 26 au 28 septembre 2024 à Aix-en-Provence. Il s’inscrit dans le prolongement de l’exposition, Jean Daret (1614-1668), peintre du roi en Provence, organisée par le musée Granet du 15 juin au 29 septembre 2024. Le colloque, international et pluridisciplinaire, entend questionner la circulation des artistes et des œuvres dans la Provence du XVIIe siècle. L’étude des circulations et des mobilités, nécessaire à la compréhension de l’évolution des formes et de la diffusion des modèles (Roland Recht, Pierre-Yves Beaurepaire et Pierrick Pourchasse), s’est imposée comme un champ de recherche fondamental chez les historiens et les historiens de l’art depuis une quarantaine d’années. L’analyse des interactions interculturelles et des transferts qu’elles induisent n’a toutefois pas été menée dans une appréhension large de la pratique artistique au XVIIe siècle en Provence.
Par sa position géographique, la Provence, comprise de Nice à Montpellier jusqu’au Comtat Venaissin, apparaît comme un creuset privilégié pour réfléchir à la pluralité des circulations artistiques. Ouverte sur la Méditerranée, forte d’un actif commerce maritime, elle est aussi la dernière étape française sur le chemin de l’Italie, à une époque où le voyage à Rome s’impose comme un socle indispensable à la formation de tout artiste. Dès 1604, dans son introduction au Schilder-boeck, le peintre et théoricien flamand, Karel Van Mander (1548-1606), conseillait aux jeunes peintres qui souhaitaient faire le voyage à Rome de passer par la Provence pour trouver des commandes et des moyens financiers. Van Mander, en indiquant la Provence comme un temps fort de l’axe nord-sud, présentait implicitement cette étape comme un lieu où la demande en œuvres d’art était importante et la réglementation peu contraignante. Les recherches récentes menées sur les populations d’artistes qui ont habité ce territoire, après celles fondatrices de Charles Ginoux, Louis Honoré et Jean Boyer, ont confirmé, même si elles restent encore à affiner, la diversité de leurs origines. Elles attestent en outre de certaines évolutions au fil du siècle. Si les villes d’Aix ou de Marseille connaissent bien une saison flamande dans le premier tiers du siècle, ce sont surtout des Italiens et des Parisiens qui s’y installent par la suite pour des durées plus ou moins longues. Le questionnement mérite d’être étendu à l’ensemble des villes de la Provence comme des métiers d’art : étudier non plus simplement les peintres, sculpteurs, graveurs ou architectes, mais plus largement les différents métiers du faire artistique, orfèvres, ébénistes, tapissiers, ornemanistes, serruriers et ferronniers… Ô combien poreuses sont en effet au XVIIe siècle les relations entre ces différentes professions : en attestent les contrats d’apprentissages ou les réseaux de sociabilité que traduisent les mariages et les parrainages. C’est, par exemple, grâce au soutien des orfèvres parisiens qu’un peintre comme Michel Ballin put par exemple s’installer un temps à Marseille à son retour de Rome.
Le colloque entend s’intéresser aussi à la circulation des œuvres et des matériaux. La position de la Provence dans cette « France des marges », pour reprendre l’expression de Fernand Braudel, parce qu’aux confins de la France et de l’Italie et ouverte sur la Méditerranée, en fait un espace privilégié pour l’étude des importations et des exportations de marchandises. Si plusieurs travaux ont déjà été conduits sur certains types spécifiques de matériaux comme le marbre, le corail, les Indiennes, sur les techniques (Geneviève Bresc-Bautier, Gilbert Buti, Olivier Raveux) ou encore sur les sculptures génoises achevées, plus rares sont ceux consacrés à d’autres matériaux (pigments, toiles à peindre, matières précieuses, commerce des tentures et des textiles). Les mécanismes et les modalités d’achat des œuvres depuis la Provence, si ce n’est pour la sculpture, ou de leur vente à l’étranger, reste ainsi un angle mort de la recherche. La circulation de gravures et l’évolution des modèles de références, sensible à travers les reprises et les copies, restent également des champs à évaluer.
Envisager la Provence comme un carrefour, à la fois géographique et social, où se nouent, se croisent et se rencontrent des trajectoires artistiques diverses, implique également d’interroger la spécificité des différents pôles qui la constituent. Il s’agira de dégager les principaux centres qui contribuèrent à son attractivité et les interactions que ceux-ci purent avoir avec les villes périphériques. Existe-t-il « une » Provence, ou bien plusieurs pôles urbains témoignant de consommations et d’horizons d’attente différents ?
La reconnaissance de sa fonction de carrefour contribue-t-elle à définir la Provence comme un centre important de la production artistique en Europe ? Joua-t-elle un rôle dans la diffusion de nouveaux modèles de formes, de motifs ou de styles en France comme à l’étranger ? Sa situation géographique contribua-t-elle à produire dans les arts une spécificité apte à définir une identité, celle-là même qu’au XIXe siècle Chennevières, parmi d’autres, appelait l’« école du midi » ? Ce sont autant de pistes de recherche que ce colloque entend ouvrir.
Les propositions de communication, d’une longueur comprise entre 500 et 1 000 mots, accompagnées d’une bibliographie et d’une courte biographie, sont attendues pour le vendredi 15 mars 2024 au plus tard.
Une réponse aux candidats sera donnée au plus tard le 29 mars 2024.Les communications proposées dureront 30 minutes.Les propositions devront être envoyées à l’adresse mail de l’événement : bastetd@mairie-aixenprovence.fr
Pour toute question ou élément complémentaire, vous pouvez contacter : Magali Théron ( magali.theron@univ-amu.fr) ou Delphine Bastet (bastetd@mairie-aixenprovence.fr)
Illustrations : Meiffren Comte (1630-1705), Aiguières, fleurs, coquillages et perroquet sur fond de paysage (détail), huile sur toile, 100 x 130 cm, Aix-en-Provence, musée Granet © Claude Almodovar/Musée Granet – Jean Daret, Vue d’Aix-en-Provence assiégée par le Comte d’Alais (détail), huile sur toile, 0,35 x 0,48 cm, Aix-en-Provence, Musée du Vieil Aix © Ville d’Aix – Jean Daret, Le Christ en croix entre la Vierge saint Pierre et saint Antoine, 1640, huile sur toile, 305 x 240 cm, Aix-en-Provence, Cathédrale Saint-Sauveur © Jane MacAvock
Aix-en-Provence, 26-28 September 2024
Musée Granet and Chapelle de la Visitation
Deadline for Proposals: 15 March 2024
The conference, which will take place from 26 to 28 September 2024 in Aix-en-Provence, is being held as an extension to the exhibition about the Brussels painter, Jean Daret (1614-1668), Jean Daret, peintre du roi en Provence, scheduled at the Musée Granet from 15 June to 29 September 2024. The conference, which will be international and multidisciplinary, intends to examine the circulation of artists and works in Provence during the 17th century. The study of distributions and movements, essential for an understanding of the development of forms and the transmission of models (Roland Recht, Pierre-Yves Beaurepaire and Pierrick Pourchasse), has in the past four decades become a vital field of research for historians and art historians. Intercultural interactions and the transfers they induce have not however been analysed within the context of artistic practices in 17th century Provence.
Through its geographic location, Provence, taken here to be the region between Nice, Montpellier and the Comtat Venaissin, is an ideal location to reflect on the plurality of artistic movements. Open to the Mediterranean and boasting active maritime trade, it was also the last stop in France on the way to Italy, at a time when a visit to Rome was an essential part of any artist’s training. In his introduction to the Schilder-boeck of 1604, the Flemish painter and theoretician Karel Van Mander (1548-1606) advised young painters wishing to travel to Rome to go via Provence to find commissions and financial resources. By indicating Provence as a key point on the north-south axis, Van Mander was implicitly presenting this stop as a place where demand for works of art was high and regulations were not too restrictive. Recent studies on the populations of artists who lived in the region, following on from the seminal work of Charles Ginoux, Louis Honoré and Jean Boyer, have confirmed the diversity of origins, although more research is needed. They also reveal a number of developments over the course of the century. While the cities of Aix and Marseille enjoyed a Flemish season in the first third of the century, later in the period, more Italians and Parisians settled there for varying lengths of time. The subject deserves to be studied for all the towns in Provence and the different forms of arts: not only painters, sculptors, printmakers and architects, but more broadly the various trades involved in making art, such as goldsmiths, cabinet-makers, tapestry makers, ornament designers, locksmiths, and ironmongers amongst others. In the 17th century, the relationships between these different professions were extremely porous, as evidenced by apprenticeship contracts and the networks of sociability reflected in marriages and choices of godparents. It was thanks to the support of Parisian goldsmiths, for example, that a painter like Michel Ballin was able to settle in Marseille for a time on his return from Rome.
The conference will also examine the circulation of objects and materials. Provence’s position in the “France of peripheries”, to adapt Fernand Braudel’s expression, because it borders France and Italy and is open to the Mediterranean, makes it an ideal location to analyse the transfers of goods. While a number of studies have already been published on specific types of material, such as marble, coral and Indiennes, on techniques (Geneviève Bresc-Bautier, Gilbert Buti, Olivier Raveux) and on Genoese sculptures, less research has been devoted to other materials (pigments, painting canvas, precious materials, the trade in tapestries and textiles). The mechanisms and methods of buying works from Provence, or selling them abroad, except in the case of sculpture, remain a blind spot in research. The circulation of prints and the evolution of reference models, as seen in reproductions and copies, are also areas to be examined.
Considering Provence as a crossroads, both geographical and social, where diverse artistic trajectories are woven together, intersect, and meet, also implies examining the specific nature of the different centres of which it comprises. The aim is to identify the main centres that contributed to its appeal, and the interactions that they may have had with outlying towns. Is there ‘one’ Provence, or are there several urban centres that reflect different consumption patterns and expectations?
Did recognition of its role as a crossroads help to define Provence as an important centre of artistic production in Europe? Did it play a role in the dissemination of new forms, motifs and styles in France and abroad? Did its geographical location help to produce a specificity in the arts capable of defining an identity, the very identity that Chennevières, among others, called the « Ecole du Midi » in the 19th century? These are just some of the avenues that this conference aims to explore.
Proposals for papers, between 500 and 1,000 words in length, accompanied by a bibliography and a short biography, are expected by 15 March 2024 at the latest.
An answer to candidates will be given no later than March 29, 2024.
Proposed presentations will last 30 minutes.
Proposals should be sent to the e-mail address of the event : bastetd@mairie-aixenprovence.fr
For any questions or additional information, please contact: Magali Théron ( magali.theron@univ-amu.fr) ou Delphine Bastet (bastetd@mairie-aixenprovence.fr).
Illustrations: Meiffren Comte (1630-1705), Ewers, Flowers, Shells and a Parrot against a Landscape (detail), oil on canvas, 100 x 130 cm, Aix-en-Provence, Musée Granet, © Claude Almodovar/Musée Granet – Jean Daret, View of Aix-en-Provence Under Siege by the Comte d’Alais (detail), oil on canvas, 0,35 x 0,48 cm, Aix-en-Provence, Musée du Vieil Aix © Ville d’Aix – Jean Daret, Christ Crucified with the Virgin, St. Peter and St. Antony, 1640, oil on canvas, 305 x 240 cm, Aix-en-Provence, Cathédrale Saint-Sauveur © Jane MacAvock
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]]>L’article Ser y estar – Les Pieds-Noirs d’Alicante et de sa région (1962-années 2010) est apparu en premier sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée.
]]>Ser y estar – Les Pieds-Noirs d’Alicante et de sa région (1962-années 2010),
L’Espagne et l’Algérie furent très tôt l’objet de migrations croisées. Migration de travail au XIXe siècle, exil politique républicain pendant la guerre civile et fuite des Pieds-Noirs en 1962 qui trouvent à Alicante un refuge, transitoire pour certains, définitifs pour d’autres. Rappelant l’Algérie perdue où il fait bon vivre, Alicante offre aussi un dynamisme économique ouvrant l’horizon des possibles.
Sans négliger la question de l’accueil réservé par le régime de Franco aux militants de l’OAS, Mariana Dominguez Villaverde s’est attachée à montrer ces parcours migratoires multiples. Véritable histoire sociale par le bas, cet ouvrage montre la diversité des itinéraires et la porosité des univers culturels et linguistiques. Jouant sur la double traduction espagnole du verbe être, Ser y estar interroge l’être et l’agir pied-noir et les subjectivités qu’ils produisent.
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]]>29 mai 2024, Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH), Aix-en-Provence
Phénomène caractérisé par l’absence de lumière solaire, la nuit est spontanément pensée par opposition au jour, bien que cette définition ne puisse s’appliquer à tous les contextes (sociétés des pôles, travailleur·euse·s en huis-clos…). Dans les sciences humaines et sociales, la nuit est davantage appréhendée comme un espace-temps culturel, social, économique et politique, comme “un autre temps qui possède des particularités essentielles non transposables”1. Associée à des imaginaires et des vécus plus ou moins heureux, la nuit génère des mobilités, des pratiques et des modes de pensée non ordinaires, pour celles et ceux qui la vivent, la modèlent et tentent de l’organiser. Historiquement et culturellement construites, les bornes de la nuit (physiologiques, politiques, astronomiques…) se superposent et se renouvellent sans cesse.
Les premières approches de la nuit remontent à la décennie 1980, sous l’angle des mentalités, des imaginaires et des représentations2. La nuit commence ainsi à être pensée comme un objet pluridisciplinaire sans toujours constituer le sujet principal de l’étude : il existe notamment des réflexions sur la criminalité, le travail, les festivités ou l’obscurité (réelle ou métaphorique) dans les arts, la littérature et les sciences historiques3. Dans le sillage des travaux pionniers de géographie, de nouvelles approches ont été mobilisées pour appréhender cet espace vécu dans ses dimensions économiques, culturelles et politiques4. La nuit est également devenue un moyen d’éclairer différemment certains phénomènes comme la régulation des pratiques par les politiques publiques ou l’étude des conflits5. Depuis 2010, plusieurs publications tentent de proposer un cadre théorique et méthodologique à ces Night Studies. La nuit peut enfin être un concept au service de questionnements sur les structures mentales et les paradigmes scientifiques occidentaux, qui pensent négativement la « noirceur » ou la vie nocturne. Notre objet d’étude peut devenir un outil réflexif permettant de dépasser certaines de ces certitudes6.
Toutes les communications devront proposer une dimension réflexive sur l’objet de recherche qu’est la nuit. Qu’implique son étude pour la posture du·de la chercheur·euse et son environnement de travail ? Quelles sont les sources et les approches privilégiées ?
Moment intime ou partagé, de calme ou d’agitation, la nuit fascine, soulage et effraie. Elle suscite bon nombre de discours et de représentations. Quelles sont les émotions associées à la nuit ? Comment coexistent des imaginaires parfois contradictoires ? De quelle façon est-elle perçue, dépeinte et vécue ?
D’un point de vue politique, la nuit génère des enjeux singuliers, qui se traduisent par des dispositifs de surveillance plus étroits. Ainsi en est-il de la fermeture des portes des villes, du couvre-feu et de l’extension de l’éclairage public. Comment les autorités aménagent-elles et encadrent-elles la nuit ? En retour, comment les populations répondent-elles à ces mesures et s’approprient-elles cet espace-temps ? À l’inverse, quelles pratiques tendent à se retirer pendant la nuit, ouvrant ainsi la voie à des situations marginales ?
En même temps que la nuit s’illumine, elle génère une économie propre, encouragée par les politiques libérales. Comment ces changements ont-ils généralisé des pratiques de divertissement et créé une économie nocturne ? Cela suscite aussi des conflits d’usage entre les différents « peuples de la nuit »7. Quelles sont les formes et les implications de ces tensions ? Alors que certains conquièrent la nuit, d’aucuns soulignent les effets néfastes d’une telle posture sur les écosystèmes (pollution sonore, lumineuse…). Quelles politiques de préservation et de mise en valeur (touristique notamment) ont émergé ?
Ces thématiques devront être abordées à l’aide d’études de cas et de travaux empiriques issus de diverses disciplines (géographie, histoire, histoire de l’art, archéologie, sociologie, anthropologie, philosophie, langues et littérature, musicologie, psychologie, sciences juridiques, science politique, économie, sciences de l’information et de la communication, écologie…).
Les propositions des doctorant·e·s ou des jeunes docteur·e·s devront être envoyées avant le 18 mars 2024 à l’adresse : jjctelemme@gmail.com. Elles comporteront un titre, un résumé de la communication projetée (500 mots maximum) ainsi qu’une brève présentation de l’auteur·ice (nom, situation, unité de rattachement).
La journée d’études se tiendra le 29 mai 2024 à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, 5 rue du Château de l’Horloge, 13094 Aix-en-Provence. Les frais de transport et d’hébergement restent à la charge des participant·e·s ou de leur institution de rattachement.
1 CABANTOUS Alain, Histoire de la nuit (XVIIe-XVIIIe siècles), Paris, Fayard, 2009, p. 14.
2 GINZBURG Carlo, Storia notturna. Una decifrazione del sabba, Milano, Adelphi, 1989 ; VERDON Jean, La nuit au Moyen Âge, Paris, Perrin, 1994.
3 Voir notamment : BERTRAND Dominique (dir.), Penser la nuit, XVe-XVIIe siècle, Paris, Classiques Garnier, 2003 ; GALLAIS Jean-Marie (dir.), Peindre la nuit (cat. d’exposition), Metz, Centre Pompidou-Metz Éditions, 2018 ; FRUGONI Chiara, Au lit au Moyen Âge : comment et avec qui, Paris, Belles Lettres, 2024.
4 BUREAU, Luc, Géographie de la nuit, Paris, Éditions de l’Hexagone, 1997 ; GWIAZDZINSKI Luc, La nuit dimension oubliée de la ville : Entre animation et insécurité. L’exemple de Strasbourg, Thèse de doctorat, Strasbourg, Université Louis Pasteur, 2008.
5 CHALLÉAT Samuel, « Sauver la nuit » : Empreinte lumineuse, urbanisme et gouvernance des territoires , Thèse de doctorat, Dijon, Université de Dijon, 2010 ; PIERONI Raphaël, Politiques urbaines de la nuit. Entre cultures festives et nuisances sonores à Genève, ALPHIL. , 2022.
6 Voir notamment : SINGH Kavita (dir.), “Obscurités”, Perspective, 2023/1 ; MONOD BECQUELIN Aurore et GALINIER Jacques (dir.), Las Cosas de la noche. Una mirada diferente, México, Centro de estudios mexicanos y centroamericanos, 2016, p. 5.
7 GWIAZDZINSKI Luc. La Nuit, dernière frontière de la ville (2e édition), Paris, Rhuthmos, 2016.
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]]>L’article Marseille 1900-1943. La mauvaise réputation est apparu en premier sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée.
]]>Cette exposition a pour objectif d’amener les visiteurs à comprendre comment une telle série d’événements a pu advenir nonobstant les enjeux idéologiques et stratégiques nazis. Elle vise à explorer les prémices de la catastrophe, en montrant que, si tout n’était pas écrit, l’impensable a été rendu possible par une sédimentation de représentations accolées à l’histoire de Marseille et à un imaginaire écrasant, une vision bien particulière que dégage Marseille, plus particulièrement ses vieux quartiers, depuis des décennies : une mauvaise réputation.
Marseille ville ingouvernable et non gouvernée, ville rebelle, repaire de bandits est le symbole de la dégénérescence politique et morale. Une verrue infamante qu’il convient de rayer du paysage, en procédant à une vaste épuration présentée comme urgente et salutaire, afin d’effacer de la carte ce ghetto de pauvres et de « métèques ». Elle représente un refuge pour tous les persécutés dans l’entre-deux-guerres : antifascistes italiens, républicains espagnols, opposants allemands, Juifs apatrides, et enfin, un des foyers de la Résistance marseillaise pendant l’Occupation.
C’est à l’exploration de ce jeu de miroir complexe, se déployant sur un demi-siècle, que le visiteur de l’exposition sera invité à approcher la réalité de ces quartiers et ce qu’ils ont généré comme imaginaire, à comprendre le cheminement vers la destruction d’un quartier-symbole.
Exposition à partir du 9 février 2024
Du mardi au dimanche de 9h à 18h. Entrée libre
Au Mémorial des déportations
Musée d’Histoire de Marseille
Avenue Vaudoyer
13002 Marseille
Mardi 13 février à 18h
Par les commissaires de l’exposition, Céline Regnard, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à Aix-Marseille Université, membre de l’UMR TELEMMe et Édouard Mills-Affif, maître de conférences en études cinématographiques (Université Paris-Cité/Aix-Marseille Université), auteur-réalisateur de films documentaires.
L’article Marseille 1900-1943. La mauvaise réputation est apparu en premier sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée.
]]>L’article El Imperio de los exiliados los flamencos y la militarización del gobierno de España en el siglo XVIII est apparu en premier sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée.
]]>En 1713, tras dos siglos de dominación en Italia y los Países Bajos, el tratado de Utrecht ratificaba el desmembramiento de la Monarquía Hispánica y su repliegue hacia la península ibérica y el Atlántico. Pese que España parecía volver la espalda a Europa, miles de flamencos e italianos emprendieron el camino del exilio para permanecer bajo la sujeción del Rey Católico. Contra todo pronóstico, estos exiliados fueron constituidos en una poderosa élite política y militar que, a lo largo del siglo XVIII, influyó decisivamente en la militarización del gobierno de la monarquía.
Partiendo del estudio de los flamencos, esta obra vincula la emigración hacia España de los antiguos súbditos con la profunda transformación de las lealtades políticas sufrida durante la Guerra de Sucesión. Analizando las trayectorias familiares de los exiliados, arroja luz sobre cómo los Borbones se apoyaron en colectivos de extranjeros para emprender sus reformas, facilitando la formación de una aristocracia militar que acabó volviéndose contra sus amos para conservar sus privilegios.
L’article El Imperio de los exiliados los flamencos y la militarización del gobierno de España en el siglo XVIII est apparu en premier sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée.
]]>L’article [AAC] Objets de désirs, désirs d’objets. Collections et «philies» (XVIe-XXIe siècles) est apparu en premier sur TELEMMe - Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée.
]]>En collaboration avec le groupe de recherche Objets et savoirs et le MucemLab
Date limite pour la remise des contributions – 20 février 2024
Objets de désirs, désirs d’objets. Collections et «philies» (XVIe-XXIe siècles)
Vendredi 29 mars 2024, 9h30 – 17h00
Matin : salle du Conseil, Jardins du Pharo, Marseille
Après-midi : Mucemlab, MUCEM, Marseille
Centre d’histoire sociale des mondes contemporains (CHS)
Centre tourangeau d’histoire et d’étude des sources (CeTHiS)
Unité Mixte de Recherche Temps, espaces, langages, Europe méridionale, Méditerranée (TELEMMe), AMU-CNRS. Aix-Marseille Université (AMU)
Département de la recherche et de l’enseignement du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM)
Cette journée d’études prend place au sein d’un programme de recherches pluriannuel intitulé « philies », élaboré au sein du Centre d’histoire sociale des mondes contemporains et étendu au Centre Tourangeau d’Histoire et d’étude des Sources, conçu à l’initiative de Fabien Archambault, Pascale Goetschel et Julie Verlaine. Démarré à la fin de l’année 2022, il donne lieu à un séminaire de recherche mensuel ayant pour vocation de faire se rencontrer des chercheuses et chercheurs travaillant sur des objets et des thématiques divers, selon des méthodes différentes, dont le point commun est de contribuer à l’histoire contemporaine et culturelle des passions collectives. Dans cette perspective, la présente journée d’études est organisée avec le groupe de recherche « Objets et savoirs. Collections et patrimoine dans l’espace méditerranéen (XVIe-XXIe siècles) » rattaché à l’UMR TELEMMe (AMU-CNRS), en collaboration avec le Département de la recherche et de l’enseignement du MucemLab qui développe des programmes de recherche appliqués à la dimension matérielle des collections muséales.
Après une première journée d’études consacrée aux « philies en fêtes », une deuxième rencontre portera sur la manière dont le phénomène philique entretient un lien singulier aux objets. Cette thématique s’inscrit dans un intérêt renouvelé de la recherche en histoire, en anthropologie et en histoire de l’art pour les différentes formes de matérialités.
Afin de contribuer à une histoire matérielle des philies, soit une histoire par les objets plus qu’une histoire des objets, quelques questions seront privilégiées : quels rapports spécifiques aux objets induit la philie ? Quelle place faire à la question des matériaux, des techniques et des conditions de fabrication dans le phénomène philique ? Que fait celui-ci à la consommation, aux circulations et aux usages des objets ? Quels systèmes de significations et symboliques sont associés aux « choses » de la philie ?
Trois axes pourront être particulièrement étudiés :
1) la question des collections et du collectionnisme (acteurs individuels et collectifs, formes et pratiques de collection, lieux) ; dimension économique, sociale, politique ou religieuse ;
2) le rapport concret aux objets engageant le corps, l’intime et les sens (ouïe, vue, toucher…), pouvant conduire à des formes de fétichisme ; le rapport entre objets et textes ; les usages singuliers ;
3) la production, l’exposition d’objets, les modes de communication, de diffusion et de distribution (grammaire matérielle, dimension esthétique, supports et techniques utilisés, cycles de vie des objets, enracinements, transformation en marchandises, détournement, dégradations, abandons…).
Les domaines les plus variés peuvent être concernés, de la bédéphilie à l’haltérophilie, de la colombophilie à la sériephilie, sans exclusive.
Calendrier :
-Soumission d’un résumé en français ou anglais (2 500 signes maximum) et d’une brève notice bio- bibliographique à l’adresse suivante : rencontres.philies@gmail.com le 20 février 2024, délai de rigueur
-Notification début mars 2024
-Journée d’études : 29 mars 2024. Une prise en charge des frais de déplacement est prévue.
Informations :
Adresse du carnet de recherche du projet : https://philies.hypotheses.org
Adresse du site de TELEMMe : https://telemme.mmsh.fr/?axe_groupe=2023-2028-1-espace-et-politique-du- sensible/2023-2028-1-1-objets-et-savoirs-collections-et-patrimoine-dans-lespace-mediterraneen-xvie-xxie- siècles
Contact des organisateurs : pascale.goetschel@univ-paris1.fr ; julie.verlaine@univ-tours.fr aziza.GRIL-MARIOTTE@univ-amu; pierre.pinchon@univ-amu.fr; maryline.crivello@univ-amu.fr Comité scientifique et d’organisation
Fabien Archambault, Maryline Crivello, Aude Fanlo, Pascale Goestchel, Aziza Gril-Mariotte, Pierre Pinchon, Agnès Rabion, Julie Verlaine.
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]]>Réalisation : Laurence Lablache (8 min)
Conversations en couleurs est un échange entre des œuvres de David Hockney exposées au musée Granet (du 28 janvier au 28 mai 2023) à Aix-en-Provence et la promotion de Master 2 en histoire de l’art moderne et contemporain d’Aix-Marseille Université.
Trois temps forts ont jalonné cette expérience :
Cette vidéo rend compte de ce travail collectif et collaboratif.
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Lauréate de la Chaire professeur junior (AMU-Institut d’établissement Océan) « Transitions environnementales et sociétales, innovation(s), résiliences », Anne-Sophie Tribot est écologue de formation. Elle s’intéresse à la perception humaine de la biodiversité, notamment à travers la valeur esthétique de la nature. Associant les outils de l’écologie et des sciences humaines, l’objectif de ses recherches est de produire des outils et connaissances interdisciplinaires nécessaires à une conservation durable et socialement acceptable de la biodiversité.
Nous lui souhaitons la bienvenue !
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]]>Félicitations!
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