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Les usages publics de l’histoire dans l’Espagne du temps présent

Jorge Galindo, Santiago Sierra, Los Encargados, 2012, Madrid. Avec l'aimable autorisation de Jorge Galindo, Santiago Sierra & Galería Helga de Alvear. Tous droits réservés

Séminaire d'histoire contemporaine de l'Espagne

Date(s) : du 8 novembre 2024 10 h 00 au 8 novembre 2024 12 h 30

Lieu : Salle Georges Duby, MMSH, 5 Rue Château de l'Horloge, 13090 Aix-en-Provence

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :


PRÉSENTATION

L’Espagne du temps présent est marquée par l’ambivalence ou l’indéfinition de son projet politique, qui voit coexister sur un même territoire des conceptions concurrentes, antagonistes, allant d’un État-nation, centralisé, à un État plurinational, voire multinational, préfigurant une possible fédération. Les incessantes revendications de projets politiques diamétralement opposés, dès le retour de la démocratie en Espagne en 1978, génèrent depuis plusieurs décennies de vives tensions au sein de l’appareil d’État et de la société civile, mettant aux prises les principaux acteurs politiques, économiques ou juridiques, qui n’hésitent pas à mobiliser à leur tour une pléiade d’historiens, savants ou amateurs, pour justifier par l’historicité leurs positionnements respectifs.

Cet engagement politique de l’histoire publique est lui-même générateur de fortes dissensions au sein de la communauté historienne. Il remanie du même coup les conditions de possibilité du partage d’une histoire commune, en ouvrant le champ à des « contre-histoires » qui prétendent en finir avec l’hégémonie de l’histoire officielle. L’essor de ces « histoires alternatives » – selon le terme qu’utilise Jean-Frédéric Schaub dans son dernier ouvrage* -, introduit de nouveaux objets et de nouvelles questions historiographiques, mais il constitue aussi un nouveau défi pour l’historiographie savante car c’est aussi le régime d’autorité des sciences sociales qui se retrouve désormais mis en cause. En Espagne, tout particulièrement, l’inflation de la conflictivité entre récits concurrents donne désormais lieu à une constante réécriture ou instrumentalisation de l’historiographie, en fonction de la nature du projet politique envisagé. Cette tendance devient particulièrement sensible lorsqu’il s’agit d’appréhender certains événements de l’histoire de l’Espagne contemporaine, aussi bien sous la Seconde république (1931-1939) ou la dictature franquiste (1939-1975) que sous la Transition démocratique (1975-1982).

Ce séminaire propose donc d’analyser les nouveaux usages publics de l’histoire et de la contre-histoire dans l’Espagne du temps présent, ainsi que les modalités les plus récentes de remise en cause ou de défense orthodoxe du « roman national de l’État-nation », et ce, aussi bien au sein de la sphère académique que dans l’espace public.

*  Jean-Frédéric Schaub, Nous avons tous la même histoire.Les défis de l’identité, Paris, Odile Jacob, 2024.


Crédits photographiques : Jorge Galindo, Santiago Sierra, Los Encargados, 2012, Madrid. Avec l’aimable autorisation de Jorge Galindo, Santiago Sierra & Galería Helga de Alvear. Tous droits réservés


PROGRAMME

Introduction
Severiano ROJO HERNÁNDEZ Aix-Marseille Université, UMR TELEMMe

La difficile déconstruction de la chronologie franquiste
Nicolas SESMA, Université Grenoble-Alpes, ILCEA4

L’Histoire de l’Espagne à l’épreuve du musée.
Les expériences du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (2008-2023)
N
icolas MORALES Aix-Marseille Université, UMR TELEMMe