Le corps dans les écrits du for privé

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PRÉSENTATION

L’histoire du corps s’est affirmée dans les dernières décennies comme l’une des frontières de la nouvelle histoire sociale, sur la base de modèles théoriques différents qui ont donné lieu à des résultats hétérogènes. Ainsi, Giovanni Ciappelli, après une brève exposition de ces tendances, mettra l’accent sur le sens du corps présent dans une série d’ego documents de l’époque moderne au niveau européen, avec la conviction que les écritures à la première personne constituent un indicateur privilégié pour saisir les changements progressifs dans la définition de la conscience individuelle de soi. La maladie, la sexualité, la perception du propre corps et du corps des autres, et parfois les rêves liés à ces aspects, représentent autant de déclinaisons de l’évolution du sens de soi entre le début et la fin de l’ère moderne, qui passe d’une perception et d’un récit de soi tout extérieur à une forme d’identité de l’individu entendu comme être sentant et pensant qui réunit corps et esprit au-delà de la dimension spirituelle de type religieux. Claire Sorin, nous transportant dans l’Amérique du nord du xixe siècle, se focalisera sur le genre du journal, pratiqué aux États-Unis par un nombre croissant de femmes que le culte du foyer identifiait à la sphère privée. Tout en reflétant un besoin d’expression de soi, ces journaux n’étaient pas obligatoirement intimes et le corps féminin en semble absent. Pourtant, entre l’interdit et l’indicible, les diaristes modèlent l’anatomie de leurs journaux afin d’en faire un espace de compromis qui leur permet de préserver la visibilité et la transmission éventuelle de leur texte sans pour autant frapper totalement leur corps féminin d’invisibilité.

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PROGRAMME

Isabelle Luciani, AMU-UMR 7303 TELEMMe
Présentation

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