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Le Corps

Séminaire

Date(s) : du 19 février 2014 9 h 30 au 19 février 2014 12 h 00

Lieu : salle Temime

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :

Groupe(s) organisateur(s) :


PRÉSENTATION

Résumé :

La nation incarnée, le corps du peuple.… Le politique est coutumier des métaphores organicistes et produit des représentations où corps du chef et corps national se confondent. On s’interrogera sur l’au-delà de la rhétorique, les effets d’un tel raisonnement analogique, ainsi que sur les cas critiques où le corps mortel met en péril le corps politique.

Johann Chapoutot :

Les métaphores ont leurs effets de réel et de réalisation : celle du « corps du peuple », dans le discours et la culture nazis, en est un bon exemple. La vénérable image organiciste, si courante depuis l’Antiquité, est prise au pied de la lettre par les responsables du IIIe Reich qui se conçoivent, tout aussi littéralement, comme les « médecins » du « corps » allemand. Sont ainsi prétendument fondés une éthique politique et une pratique policière du « traitement » et de l' »éradication » des éléments étrangers ou néfastes au corps, au plus grand bénéfice supposé de la « santé » de celui-ci.

Isabelle Renaudet :

Le décès de Francisco Franco en novembre 1975 constitue un exemple significatif de mort critique, posant le problème de la continuité du pouvoir dans un régime de type personnel. Au-delà des enjeux politiques recelés pour l’Espagne par la disparition de son dirigeant, on s’interrogera sur les étapes qui ont marqué la fin de vie de l’homme, en mettant en lumière la banalité du processus à l’œuvre, résultant des effets de la sénescence et de la maladie. L’agonie de Franco permet de questionner le sens de la mort de l’homme public. Que signifie dans son cas vieillir et mourir en dictateur?


PROGRAMME

Anne Carol, AMU-TELEMME-CNRS
Introduction

Johann Chapoutot, Université Pierre Mendès-France, Grenoble, IUF
Le « corps du peuple » : la politique comme biologie sous le IIIe Reich

Isabelle Renaudet, AMU-TELEMME-CNRS
De l’agonie à la mort de Franco ou les métamorphoses du corps du vainqueur