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Penser le politique et évaluer les personnes : les paradoxes de l’idée du bien commun en Occident depuis la fin du Moyen Âge

Séminaire

Date(s) : du 23 février 2024 14 h 00 au 23 février 2024 16 h 00

Lieu : salle 101, MMSH, Aix en Provence

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :

Groupe(s) organisateur(s) :


PRÉSENTATION

Matthieu ALLINGRI (AMU, TELEMME)

 

Penser le politique et évaluer les personnes : les paradoxes de l’idée du bien commun en Occident depuis la fin du Moyen Âge

Cette séance vise à souligner les paradoxes de l’idée du bien commun, qui domine la pensée du politique à la fin du Moyen Âge, notamment à partir d’expériences politiques urbaines. Il s’agit d’exposer les réflexions conduites au sein du programme Fides (2018-2023) porté par Telemme, et nourries par les travaux de Giacomo Todeschini. Le bien commun n’est pas un bien universel ; il repose sur la définition de formes d’appartenance fondées sur la reconnaissance mutuelle d’une communauté d’intérêts. Cela suppose une évaluation des personnes, à travers leur comportement social, économique, religieux, politique; et cela pose la question des élites qui s’érigent en interprètes légitimes du bien commun. La grille de lecture du bien commun établit une correspondance entre diverses échelles de légitimité sociale: la réputation ou le crédit des personnes sur le marché, leur degré d’intégration à l’espace politique, exprimé par la réputation (fama), et leur degré d’intégration à la communauté religieuse. Cette évaluation collective des personnes peut conduire non seulement à exclure des groupes ou des personnes jugés incompatibles avec les intérêts perçus comme communs, mais à justifier leur discrimination ou leur exploitation. Au-delà de son rôle structurant dans les conceptions du politique et du lien social à la fin du Moyen Âge, cette idée constitue la matrice d’une tradition politique qui se prolonge bien au-delà, et tient notamment une grande place dans le substrat politique implicite de l’idée moderne du capitalisme.