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Hommage à Robert Mencherini

Deux photos de Robert Mencherini, par DR

Chers et chères collègues,

Vous avez été nombreux à manifester votre émotion à l’annonce du décès de Robert Mencherini, membre de TELEMMe, disparu le 20 avril 2025 à Aix-en-Provence. À cette occasion, la direction de TELEMMe voudrait partager avec vous le texte que Gérard Leidet, président de l’association PROMEMO, a envoyé au laboratoire. Fondée par Robert Mencherini en 1999, cette association, qui articule histoire du mouvement ouvrier et questions mémorielles, publie des travaux scientifiques exigeants en les rendant accessibles à un large public. Nous remercions vivement Gérard Leidet pour ce texte qui met en valeur l’engagement de Robert Mencherini en faveur du collectif et de la promotion de recherches locales qui contribuent au rayonnement de notre production scientifique. En diffusant ce texte, nous nous associons à l’hommage qui lui est ainsi rendu.

Avec nos sentiments dévoués,
Isabelle Renaudet, Alexandre Grondeau


Pour Robert Mencherini (1945-2025)

C’est en novembre 1999 que Robert Mencherini, alors professeur à l’université d’Aix-Marseille décida de créer l’association PROMEMO – Provence, mémoire et monde ouvrier. Il le fit en fédérant autour de lui une équipe composée d’universitaires (Jean Marie-Guillon, Jean Domenichino, notamment), de professeurs du secondaire, d’instituteurs et de militants syndicaux dans leur diversité (CGT, CFDT, FSU).  Son  approche fut singulière, marquée du sceau de « l’amalgame » au sens (toutes proportions gardées) de l’An II de la Révolution française, mêlant ainsi historiens professionnels, amateurs passionnés d’histoire sociale  (dilettantes dans la signification classique du mot1 ), militant.e.s… Ce qui permit d’utiles articulations renouvelées entre mémoire et histoire…

Rapidement Robert Mencherini insuffla un travail collectif articulé autour du Bulletin de PROMEMO, de journées d’études thématiques annuelles, et de la rédaction de notices biographiques pour le Maitron (voir note 2), permettant à chacun.e de trouver sa place dans l’une ou l’autre de ces initiatives.  Dans une période où l’histoire du mouvement ouvrier (ou tout au moins « la centralité ouvrière ») commençait à refluer au sein de l’université2 , il joua au sein de notre association un rôle fécond de passeur et de pédagogue pour l’histoire du mouvement ouvrier provençal.

À relire aujourd’hui le premier éditorial que Robert Mencherini rédigea en novembre 20033 , on mesure le chemin parcouru depuis l’époque où il nous engageait avec rigueur et passion à encourager et « développer les recherches scientifiques autour de l’histoire du monde ouvrier en Provence, à favoriser aussi la conservation des archives les concernant, et à faciliter enfin toutes les initiatives touchant à l’histoire sociale et politique de la Provence contemporaine ». Mais on mesure aussi et surtout le vide que va laisser la disparition de celui qui incarna, auprès de chacun.e de nous, les mots que Jean Maitron avait empruntés (en partie) à Jean Bodin : « Dans le mouvement ouvrier, il n’est de richesse que d’hommes et de femmes »…

Gérard Leidet
Président de PROMEMO
Gréasque


  1. Voir l’article de Bernard Régaudiat « Dilettantisme, histoire et mouvement ouvrier » dans la revue PROMEMO n° 23 de janvier 2022, pp. 13-15. ↩︎
  2. Qu’on songe aux  stimulantes années 1955-1985 de cette partie de l’histoire sociale qui virent, notamment, l’édification de l’œuvre de Jean Maitron* avec l’édification des 43 volumes du Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier aux Éditions de l’Atelier. ↩︎
  3. Le Bulletin de PROMEMO n° 1, novembre 2003, avec outre la présentation de Robert, des articles de J. L. Charrière, R. Dray-Bensousan, P. Hautière, J. C. Lahaxe, et Gérard Leidet. ↩︎

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