Dylan Beccaria soutiendra publiquement sa thèse de doctorat intitulée :
Un pouvoir de miséricorde. Grâce, justice criminelle et affirmation de l’État monarchique en Provence au premier XVIIe siècle.
La soutenance se tiendra le lundi 5 mai 2025, en salle 3.3 de l’espace René Cassin (Campus Schuman, 3, avenue Robert Schuman, 13100 Aix-en-Provence).
Cette thèse a été préparée dans le cadre du programme inter-ED, au sein des écoles doctorales n°355 « Espaces, cultures et sociétés » et n°67 « Sciences juridiques et politiques ».
Le jury sera composé de :
- Pierre Bonin, professeur en histoire du droit, Université Panthéon-Sorbonne (président) ;
- Céline Borello, professeure en histoire moderne, Université du Mans (rapporteure) ;
- Mathieu Soula, professeur en histoire du droit, Université Paris-Nanterre (rapporteur) ;
- Stéphanie Blot-Maccagnan, professeure en histoire du droit, Université Côte d’Azur ;
- Stuart Carroll, professeur en histoire moderne, Université d’York ;
- Diane Roussel, maîtresse de conférences en histoire moderne, Université Gustave Eiffel.
- Lucien Faggion, maître de conférences HDR en histoire moderne, Université d’Aix-Marseille (directeur de thèse) ;
- Julien Broch, maître de conférences HDR en histoire du droit, Université d’Aix-Marseille (directeur de thèse).
Résumé de la thèse :
La miséricorde du roi constitue l’un des principaux piliers de l’économie de la dette de justice dans la France d’Ancien Régime. Elle s’exprime à travers des actes de chancellerie, les lettres de grâce, par lesquelles le souverain pardonne un crime et restaure son auteur dans sa bonne renommée. Si ces lettres sont l’une des sources les plus fréquemment sollicitées par les historiens et historiens du droit depuis les années 1980, aucune étude ne s’est véritablement intéressée à la pratique de la grâce au début du XVIIe siècle. À partir de l’analyse croisée des archives judiciaires provençales et de la production doctrinale, cette thèse entend reconstituer les mécanismes procéduraux à l’œuvre tout en montrant comment le processus d’autonomisation de la raison politique, propre au règne des premiers Bourbons, a façonné la pratique de la grâce judiciaire. Au lendemain des guerres de Religion, le pardon royal s’affirme en effet comme la seule voie vers la pacification du royaume. L’accroissement de l’administration étatique — rendu nécessaire par les guerres civiles — et la technicisation progressive du droit tendent à faire de la grâce une expression routinière de l’exercice du pouvoir, insérée dans un mécanisme procédural toujours plus désincarné. Pourtant, la pratique conserve une forte portée symbolique, exacerbée par le processus de sacralisation de la figure royale, caractéristique du premier XVIIe siècle.
Afin de faciliter l’organisation de la soutenance, merci d’indiquer votre présence avant le 28 avril 2025, par mail, à l’adresse suivante : dylan.beccaria@univ-amu.fr.