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S’aimer, se haïr au Moyen Âge

Serment de fidélité. Paris, B.N., lat., f. 87

Séminaire

Date(s) : du 29 janvier 2025 9 h 30 au 29 janvier 2025 12 h 00

Lieu : Salle Paul-Albert Février, MMSH - Aix-en-Provence

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :

Groupe(s) organisateur(s) :


PRÉSENTATION

Au Moyen Âge, l’amitié, l’amour, l’affectivité donnent sens à toutes les relations interpersonnelles, comme un véritable idéal qui recoupe les notions d’égalité dans un monde pourtant fortement hiérarchisé. En même temps, l’incertitude sur la nature des relations, les fausses amitiés, les trahisons adelphiques, les haines et les multiples engagements interrogent. Ces paradoxes seront explorés par les autrices de deux ouvrages importants : Régine Le Jan, Amis ou ennemis ? Émotions, relations, identités au Moyen Âge (Seuil, 2024) et Justine Audebrand, Frères et sœurs dans l’Europe du haut Moyen Âge (vers 650-vers 1000), Brepols, 2023.


PROGRAMME

  • Introduction
    Damien Boquet, TELEMMe
  • Régine Le Jan (Université Paris I-Panthéon Sorbonne)
    « L’amitié et la haine au Moyen Âge, une histoire de relations affectives »

Dans les sociétés médiévales, l’affectivité donne sens à toutes les relations interpersonnelles. L’amitié, qui puise sa force dans l’amour de Dieu, donne ainsi forme aux relations horizontales et verticales sur lesquelles repose l’ordre politique et social. En même temps, l’incertitude sur la nature des relations, les fausses amitiés, les haines et les multiples engagements interrogent. Pour comprendre ces paradoxes, il faut se départir des conceptions modernes de la personne et considérer la personne médiévale comme une personne divisible et relationnelle.

  • Justine Audebrand (Université Paris I-Panthéon Sorbonne)
    « Émotions adelphiques (VIIe-XIe siècle) ».

Les sociétés du haut Moyen Âge valorisent fortement la fraternité, considéré comme étant au fondement des relations entre chrétiens. L’amour fraternel constitue un véritable idéal qui recoupe des notions d’égalité dans un monde pourtant fortement hiérarchisé. En outre, cet idéal est pensé au masculin. En explorant la manière dont l’amour (ou, en de rares occasions, la haine) entre frères et/ou soeurs s’exprime dans les sources du haut Moyen Âge, on peut cerner les dynamiques genrées qui s’articulent dans ces sentiments : l’amour entre un frère et une soeur est un modèle de relation non-sexuée mais il est inégalitaire. La fraternité reste bien un idéal masculin malgré certaines aspirations féminines à l’intégrer.