Une histoire mondiale de l’olympisme 1896-2024, Nicolas Bancel (dir.), Pascal Blanchard, Gilles Boëtsch, Daphné Bolz, Yvan Gastaut, Sandrine Lemaire et Stéphane Mourlane, éditions Atlande, 2023, 474 pages,
En 2024, à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris, l’histoire moderne de l’olympisme aura 130 ans. Elle commence à la fin du XIXe siècle et se poursuit en ce début de XXIe siècle. En effet, après de nombreuses tentatives de rénovation des Jeux Olympiques anciens depuis le XVIIIe siècle1, c’est en 1894 que Pierre de Coubertin – qui y réfléchit depuis des années – et quelques responsables, membres notamment de l’USFSA (Union des sociétés françaises de sports athlé- tiques), décident de lancer le Comité international olympique (CIO), puis d’organiser les premiers Jeux Olympiques des temps modernes à Athènes, en 1896.
Toute la symbolique antique est réquisitionnée pour légitimer ce qui est alors présenté comme la renaissance des concours sportifs pentétériques organisés à Olympie, depuis le VIIIe siècle avant notre ère jusqu’en 393 de notre ère. À l’épicentre des Jeux Olympiques réinventés se dessinent dès l’origine – au-delà de la quête des victoires sportives – des enjeux culturels et géopolitiques, alors même que les exhortations à l’apolitisme du fait sportif sont omniprésentes. Pierre de Coubertin y voit un moyen de contribuer à une “paix universelle2” en cette fin de XIXe siècle marquée par la multiplication de crises susci- tées par la montée des nationalismes et des impérialismes.