Séminaire
Date(s) : du 8 octobre 2025 14 h 00 au 8 octobre 2025 16 h 00
Lieu : Salle 101, MMSH, Aix-en-Provence
Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :
Groupe(s) organisateur(s) :
PRÉSENTATION
Des marges au centre : le travail des femmes africaines et afro-descendantes dans l’empire français au XVIIIe siècle, Lou Laval Matip, UMR TELEMMe (AMU-CNRS)
Femmes et travail à l’abattoir : perspectives de recherche (XIXe-première moitié du XXe siècle), Maxime Bernard, UMR TELEMMe (AMU-CNRS)
PROGRAMME
- Lou Laval Matip, UMR TELEMMe (AMU-CNRS)
Des marges au centre : le travail des femmes africaines et afro-descendantes dans l’empire français au XVIIIe siècle
Des colonies de plantations antillaises jusqu’au cœur de l’empire français, les acteurs du système esclavagiste tentent de réduire les corps des Africaines et Afro-descendantes à leur force de travail. Les archives conservent pourtant des traces de leurs capacités d’action. Écrire l’histoire de ces vies laborieuses exige une attention à la diversité de leurs situations : travailleuses agricoles ou domestiques, esclavisées ou libres, en contexte colonial ou métropolitain, au début du siècle ou en période révolutionnaire. Les archives qui documentent les conditions de travail de ces femmes sont autant d’indices de leurs contraintes ou de leurs marges de manœuvre. Dans une perspective intersectionnelle, ces archives invitent à repenser l’histoire du travail dans les sociétés françaises du XVIIIe siècle depuis ses marges.
- Maxime Bernard, UMR TELEMMe (AMU-CNRS)
Femmes et travail à l’abattoir : perspectives de recherche (XIXe-première moitié du XXe siècle)
On pense volontiers l’abattoir comme un espace exclusivement masculin, occupé par des bouchers attelés à mettre à mort des bêtes justement dites « de boucherie » pour les préparer à la vente et à la consommation du public. Il s’agira de nuancer cette vision caricaturale. Du côté du travail d’abord. La boucherie, si elle représente effectivement la profession la plus présente et la plus surveillée de l’abattoir, se mélange à d’autres, au premier chef desquelles se trouvent la charcuterie et la triperie. Au niveau de la présence de femmes également. Les sources qui témoignent de leur présence sont nombreuses, en tant que tripières le plus souvent, mais aussi comme charcutières ou bouchères, et ceci au sein même de l’abattoir, permettant d’éluder la possibilité que leur rôle soit dédié à la partie commerciale du travail de la viande. En effet, le commerce de la viande n’est pas censé y avoir lieu.
Cette communication sera ainsi l’occasion de décentrer le regard de la figure de l’homme boucher afin de s’interroger sur la répartition genrée du travail à l’abattoir, le partage de l’espace qui en découle et les relations interpersonnelles entre hommes et femmes dans cet espace de travail et de sociabilité.
