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Émotions, genre et famille à la fin du Moyen-Âge

Séminaire

Date(s) : du 20 mai 2015 9 h 30 au 20 mai 2015 12 h 00

Lieu : salle Temime

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :

Groupe(s) organisateur(s) :


PRÉSENTATION

Les sociétés médiévales font un usage intensif et raisonné des émotions qui, dans un rapport étroit au corps, participent des hiérarchies et des échanges. Individus, genres, familles, réseaux de solidarité, gouvernement de soi et des autres, tous les échelons de la vie sociale sont impliqués. Tenter aujourd’hui l’exercice de la synthèse sur le temps long permet  d’envisager une autre histoire du Moyen Âge émotif.
Damien BOQUET (AMU – TELEMME) : « Émotions médiévales et « processus de civilisation » : un autre récit historique est-il possible ? »
Présentation du livre co-écrit avec Piroska Nagy, Sensible Moyen Âge. Une histoire culturelle des émotions et de la vie affective dans l’Occident médiéval, à paraître en septembre 2015 aux éditions du Seuil.
Ce livre, qui clôt une décennie d’activité du programme EMMA, relève le défi d’une synthèse sur l’histoire des émotions à l’échelle du Moyen Âge occidental. Notre projet est de construire une alternative à la téléologie du « processus de civilisation et de rationalisation » (Elias) qui, depuis le XIXe siècle et souvent encore de nos jours, détermine le regard porté par l’historien sur les conceptions et usages des émotions dans les sociétés du passé.
Une histoire sur le temps long des sensibilités qui ne soit pas une proclamation voire une célébration de l’avènement du sujet moderne est-elle possible ? C’est ce que nous avons essayé de proposer dans cet essai qui traverse le millénaire médiéval, du Ve au XVe siècle, en suivant l’axe structurant qu’a représenté l’acculturation par le christianisme des représentations et des pratiques affectives.
Didier LETT (Paris-Diderot (Paris 7), IUF) : « Les relations émotionnelles en famille (XIIe-XVe siècle) »
Sans nul doute, la famille et la parenté à la fin de l’époque médiévale peuvent être définies comme des « communautés émotionnelles », c’est-à-dire « des groupes dans lesquels les gens adhèrent aux mêmes normes d’expression émotionnelle et valorisent ou dévalorisent les mêmes émotions ou constellations d’émotion » (B. Rosenwein). Elles rassemblent des personnes liées par des relations de consanguinité ou d’alliance (la parenté) ou qui, pas toujours apparentés, vivent à pot et à feu communs (la famille). Ses membres se retrouvent quotidiennement ou rituellement. Ils défendent le même honneur, les mêmes intérêts et les mêmes valeurs, portent des jugements similaires, partagent une vie sentimentale et corporelle, éprouvent les mêmes plaisirs ou déplaisirs, les mêmes désirs ou répulsions. Ils s’aiment. Ils se haïssent. Nous nous demanderons donc comment se construisent les normes émotionnelles au sein de la famille et de la parenté et à partir de quels modèles ? Comment se manifestent les émotions entre mari et épouse, parents et enfants ou frères et sœurs ? Quelles sont les émotions exigées, autorisées, mal vues, interdites en fonction de son sexe, son âge ou sa position dans la parenté ? Au regard des normes sociales communes, existe-t-il un code émotionnel propre à la famille ?


PROGRAMME

Anne Carol, Isabelle Renaudet, AMU-CNRS Telemme
Présentation

Didier Lett, Université Paris VII Diderot
Approche des émotions médiévales : l’individu, le genre, la famille

Damien Boquet, AMU-CNRS Telemme, Piroska Nagy, UQAM
Présentation de « Sensible Moyen Age : une histoire culturelle des émotions et de la vie affective dans l’Occident médiéval