Colloque
Date(s) : du 29 septembre 2021 9 h 30 au 30 septembre 2021 18 h 00
Lieu : Mucem / Entrée basse Fort Saint-Jean 201 quai du Port - 13007 Marseille
Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :
Projet organisateur : PROCIT
Partenaires :
- ANR
- Centre de recherches historiques (CRH)
- Centre Norbert Élias
- EHESS
PRÉSENTATION
Depuis cinq ans, une équipe de seize historiens et historiennes mène un travail comparatif sur la façon dont se façonnent les droits de l’appartenance dans les sociétés du nord et du sud de la Méditerranée, et en particulier sur le rôle des choses dans ces processus. De cette collaboration dense va naître un ouvrage collectif dessinant une nouvelle carte de la citoyenneté, qui se départit des clivages spatiaux et temporels couramment admis réservant la citoyenneté à la modernité occidentale.
Outre le partage avec le public des principaux résultats de ces enquêtes, ce colloque constitue la première occasion de confronter ces textes à la lecture de spécialistes des questions abordées, réunis autour des trois axes thématiques qui structurent l’ouvrage : la transmission, la charité et le marché.
Les formes diffuses de revendication citoyenne qui se manifestent aujourd’hui dans de nombreux pays dépassent largement les seules prérogatives politiques qu’attribuent formellement les États nations à leurs ressortissants. La citoyenneté qui est au cœur de ces mobilisations renvoie plutôt à l’acquisition de droits – reconnus – d’accès à des ressources locales, que ce soit l’assistance, l’éducation, le travail, le crédit ou la propriété. Cette perspective à laquelle se confrontent aussi bien les politiques institutionnelles que les recherches en sciences sociales signale des relations de continuité – et de discontinuité – avec le passé ; sa compréhension oblige à prendre en compte la longue durée et rend nécessaire une perspective comparative.
La citoyenneté, telle qu’elle est analysée dans ce livre, est un processus par lequel des droits d’accès à des ressources localisées sont produits. Ce processus procède d’un travail de tissage de relations sociales, de construction de liens de confiance ; d’inventions ou d’utilisations d’instruments (qu’ils soient institutionnels, économiques, symboliques…) de contrôle de l’incertitude et de production de continuité. Ce sont donc des actions dont le livre découvre le pouvoir instituant : des actions répétées dans le temps, rendues publiques, reconnues comme légitimes : habiter avec continuité ; prendre part aux rituels ; payer /contribuer ; échanger sur le marché ; transmettre son propre patrimoine et hériter à son tour ; vivre ”en citoyen” d’un lieu.
Placer les actions au cœur de la formation des droits de citoyenneté, y explorer les droits des choses dans leur capacité à définir les droits des personnes, sont autant de perspectives qui viennent enrichir non pas seulement notre connaissance des sociétés anciennes, mais encore plus largement notre compréhension des formes contemporaines du politique. À ce premier atout, s’en ajoute un second qui défie toute conception culturaliste. Les approches de la citoyenneté privilégiées dans ce livre donnent la possibilité de mettre en regard une multiplicité de situations aux coordonnées historiques et culturelles diverses et ainsi de renouveler les termes de la comparaison. Ce livre en effet dessine une nouvelle carte de la citoyenneté au nord et au sud de la Méditerranée, où proximités et différences tiennent moins à des singularités politiques ou culturelles jugées irréductibles, qu’aux configurations multiples dessinées par les droits d’accès aux ressources par la médiation des choses ; ou, pour mieux dire, où les formations politiques sont lues moins comme les produits d’attitudes culturelles irréductibles, que comme l’expression – plus ou moins cohérente – de ces configurations sociales.
PROGRAMME
Citoyennetés au nord et au sud de la Méditerranée
Droits des choses, droits des personnes (XVIe-XXIe siècles)
29-30 septembre 2021
- Renata Ago (Université de Rome)
- Yasmine Berriane (CNRS)
- Tamar Herzog (Harvard University)
- Christian Lund (Université de Copenhague)
- M’hamed Oualdi (Sciences Po)
- Daniel L. Smail (Harvard University)
- Sarah Vanuxem (Université de Nice)
- Yasmine Berriane (CNRS)
- Daniel L. Smail (Harvard University)
- Alessandro Buono (Université de Pise)
- Thomas Glesener (Aix-Marseille Université)
- Isabelle Grangaud (CNRS)
- Jessica M. Marglin (Université de Californie du Sud)
- Natividad Planas (Université Blaise Pascal)
- M’hamed Oualdi (Sciences Po)
- Sarah Vanuxem (Univ. Nice)
- Sami Bargaoui (Université de la Manouba, Tunis)
- Jean-François Chauvard (Université Lyon 2)
- Emanuele Colombo (Université catholique de Milan)
- Pascale Ghazaleh (Université américaine du Caire)
- Nicoletta Rolla (EHESS)
- Renata Ago (Univ. Roma)
- Christian Lund (Univ. Copenhagen)
- Guillaume Calafat (Université Panthéon-Sorbonne)
- Simona Cerutti (EHESS)
- Antonio Stopani (Université de Turin)
- Ismail Warscheid (CNRS)