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De vagues et de quais : étudier le monde de la mer au Centro di ricerca Fernand Braudel et à l’UMR TELEMMe

Journée d'études

Date(s) : du 24 janvier 2024 9 h 00 au 24 janvier 2024 16 h 00

Lieu : Salle Germaine Tillion, MMSH, Aix en Provence

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :

Groupe(s) organisateur(s) :


PRÉSENTATION

Consubstantielle de l’histoire des sociétés méditerranéennes, la présence de la mer a représenté au cours des siècles le socle de la prospérité des littoraux provençaux et ligures.  C’est bien cette étendue liquide, porteuse de voies, de chemins et de routes, mais aussi ses bordures, riches de quais, de chantiers, de places de négoces et de marchés, qui explique la puissance dès la fin du Moyen Âge de ces deux villes portuaires que sont Gênes et Marseille. L’étude du fait de maritimité a alimenté depuis des décennies nombre de travaux historiques, dédiés à l’histoire du commerce, à celle de la construction navale ou du financement des activités d’échanges. Elle a stimulé les travaux consacrés à l’exploitation et à la valorisation des ressources de la mer, à la protection contre les périls sanitaires véhiculés sur les ponts des navires et les risques de razzia d’envahisseurs venus de divers horizons.

Elle a parfois donné lieu une histoire connectée entre les deux littoraux. Elle a alors envisagé, de Marseille à Gênes, le rôle d’un produit-monde comme le corail, ou encore l’organisation des activités de cabotage entre les différentes places portuaires de Méditerranée occidentale.

A bien examiner l’histoire des deux grands ports sur la longue durée, on ne peut qu’être frappé des similitudes qui ont conditionné leur évolution. Les deux places se sont nourries au cours de siècles d’un hinterland riche en hommes et en ressources, puisant dans les Alpes et ses piémonts désœuvrés en quête de survie et artisans habiles à transformer des richesses naturelles locales ou venues d’ailleurs. Ces traits communs qui marquent la période d’Ancien Régime semblent s’estomper à l’époque contemporaine, l’importance du fait colonial donnant une couleur singulière au développement de la place marseillaise, à un moment ou Gênes devient le premier port d’embarquement pour des migrants en quête d’une vie meilleure. Ce fait, pourtant, n’atténue en rien les points communs rapprochant les deux grands ports provençaux et ligures, qui par bien des aspects, offrent des points de vue similaires, ancrés sur l’extension de leurs façades portuaires et l’essor de leur tissu industriel.

En recomposition constante, Gênes et Marseille inventent aujourd’hui la nouvelle maritimité du XXIe siècle.

Les journées d’études réunissant les chercheurs des laboratoires  NavLab et TELEMMe, qui se tiendront en janvier 2024 à Aix-en-Provence (MMSH) puis en mai 2024 à Gênes (Université de Gênes) ont pour objectif d’établir un bilan des différentes recherches conduites dans nos structures respectives. Elles visent à rapprocher les communautés rattachées aux deux laboratoires, afin d’envisager un renforcement des actions de collaborations et d’échanges. Elles ont pour vocation d’éclairer les lignes de force, mais aussi les faiblesses de nos connaissances respectives, afin d’envisager le dépôt de programmes de recherche communs.

Ces deux journées proposeront des communications sur des sujets variés, fruits de la diversité de travaux en cours, pouvant relever de l’histoire économique et sociale, de l’histoire du commerce et des places portuaires (activités marchandes, santé, aménagements portuaires), de l’histoire environnementale (ressources du milieu, pollution marine), mais aussi de l’histoire culturelle (histoire des sciences, représentations de la mer, expressions artistiques).


PROGRAMME

Matin:

Luca Lo Basso: Gênes et Marseille, deux villes portuaires intégrées à l’époque moderne ? Réflexions historiographiques et nouvelles perspectives de recherche

Erick Miceli: Les Corses et la mer : une histoire encore à écrire (XVIIe-XVIIIe s.)

Gilbert Buti et Olivier Raveux : L’entreprise maritime marseillaise vers la Chine au début de la Révolution française »

Paolo Calcagno: Il commercio del Ponente. La scommessa dello shipping veneziano alla fine dell’antico regime (1763-1797)

Après-midi:

Leonardo Scavino: Polluting Steamships: Environment, Technology and Labour in 19th-century Europe

Hugo Vermeren: Cartographier les fonds de pêche maghrébins. Ébauche d’une colonisation verticale (fin XIXe-début XXe) »

Matteo Barbano: MedMad: new research perspectives on passenger transport in the wider Mediterranean (1869-1914)

Fabien Bartolotti: Compétition et coopération portuaires entre Marseille et Gênes (1945-1975)