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Le travail dans les économies et les sociétés méditerranéennes

Séminaire d'histoire moderne

Date(s) : du 18 janvier 2023 14 h 00 au 18 janvier 2023 16 h 00

Lieu : Salle Paul-Albert Février, MMSH - Aix-en-Provence

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :

Groupe(s) organisateur(s) :


PRÉSENTATION

Autour du travail de la soie au XVIIIe siècle

  • L’industrie de la soie et la mobilisation des ouvrières en Languedoc au XVIIIe siècle

Yuko Nakamatsu Université Hokkai Gakuen

  • Une révolte de qualité : le tumulte des tisserands de soie de Côme en 1790

Lorenzo Avellino Université de Genève, Institut Bairoch

 

Résumés

  • L’industrie de la soie et la mobilisation des ouvrières en Languedoc au XVIIe siècle

      Yuko Nakamatsu, Université Hokkai Gakuen

Le développement de l’industrie de la soie à Lyon et à Nîmes au XVIIIe siècle a entraîné une demande croissante de fil de soie en Languedoc. La production du fil de soie, travail domestique en Languedoc datant du XVIe siècle, fait l’objet de politiques économiques des pouvoirs et des entrepreneurs du XVIIIe siècle, qui visent à augmenter la quantité et à améliorer la qualité du fil. Les femmes constituaient la majorité de la main-d’œuvre et jouaient un rôle important dans la production de ce fil. Comment les différents pouvoirs et entrepreneurs ont-ils tenté de régulariser cette « nouvelle » industrie et de mobiliser les ouvrières ? Et comment les ouvrières ont-elles réagi à cette situation ? Ce sont les questions qui seront abordées dans cette communication.

  • Une révolte de qualité : le tumulte des tisserands de soie de Côme en 1790

       Lorenzo Avellino Université de Genève-Institut Bairoch

Le 26 juillet 1790, environ 500 tisserands de soie envahissent la ville de Côme « en semant la terreur et l’effroi ». Cette révolte a toujours été réduite à une émeute de la faim, sur le fond de la crise qui frappe les soieries lombardes pendant ces années. En partant des paroles des tisserands eux-mêmes, il est possible pourtant d’avancer une autre interprétation qui inscrit plutôt cet événement dans la longue lignée des conflits au travail qui précèdent et suivent le soulèvement. À rebours de l’historiographie existante, le tumulte sera donc analysé comme point de rupture d’un mécanisme complexe de négociation entre qualité des produits et quantité de travail qui se met en place après l’abolition des règles de fabrication fixées par les corporations. Au travers d’une démarche de recherche au ras des sources, il est possible d’utiliser cette révolte particulière pour éclairer un aspect plus général et méconnu de l’organisation du travail à la fin de l’Ancien régime. Certaines pratiques de la part des ouvriers de la soie, disqualifiées comme dysfonctionnelles par rapport à l’ordre des manufactures, se révèlent dès lors comme étant porteuses d’un savoir pratique et situé qui répond aux contraintes spécifiques du métier à une époque donnée.