Dans cette deuxième séance, nous nous pencherons sur trois approches permettant de retrouver des traces d’auralité. La plus intuitive est sûrement l’écoute directe, à partir d’enregistrements sonores, qu’il faut cependant aussi écouter, analyser et transcrire en mots pour l’Autre lecteur. D’une certaine façon, ce travail rejoint celui des chroniqueurs et voyageurs anciens qui mobilisent des souvenirs auditifs et les mettent en mots pour construire un récit parlant et sonnant pour leur lecteur. Bien souvent, cette auralité littéraire ne vise pas seulement l’effet de réel ni même la précision sonore. Les jeux d’écriture, les habitudes installées par la rhétorique, les ‘façons de dire’ et la mémoire littéraire enrichissent le récit en y instillant de multiples échos sonores. D’un autre côté, cette écriture de l’auralité peut être profondément conditionnée par la pensée philosophique, religieuse et même médicale du son et de l’audition. La mise en récit d’une situation d’écoute peut de fait éclairer plus les caractères des personnages évoqués et les émotions qui les habitent que leur environnement sonore réel.