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La jeune recherche en études genre

15 avril 2021 | 9 h 00 - 16 h 00

Duel de femmes, SaSa, d’après Bayard, 2017. Avec l’aimable autorisation de l’artiste

9h45h-10h30 : Camille Caparos ,  « Des Demoiselles“ sans papiers ? Femmes et papiers de famille dans la noblesse de France méridionale (XVIIe-début du XIXe siècles) »

Sous l’Ancien Régime, les femmes sont presque exclues du système qui régit la noblesse française. En sortant du lignage de leur père, elles entrent dans celui de leur mari et se trouvent dans un entre-deux qui invisibilise leur place dans leurs familles et dans les archives qui y sont attachées. Une analyse statistique des inventaires des fonds de la noblesse de Provence et de Languedoc, la reconstitution des étapes de conservation de ces derniers, ainsi qu’une étude de divers supports d’écriture (livres de comptes, feuillets volants, correspondances) permet de dessiner un « royaume féminin » (I. Luciani) de l’écrit. Il s’agit finalement de comprendre le rôle des femmes dans l’alimentation, la gestion et la conservation des papiers de familles nobles en France méridionale entre le XVIIe et le début du XIXe siècles.

 Discutants : Nicolas Vidoni, TELEMMe, Valérie Feschet IDEMEC

10h30- 11h15 Alessandra Doria, Nous” : sujet collectif féminin et identité de genre pendant la Révolution

Dans les textes et les discours de la période révolutionnaire, l’on rencontre pour la première fois le pronom “nous” employé pour designer l’ensemble de femmes et prendre la parole collectivement. Cette contribution propose d’analyser ce fait linguistique au moyen des concepts élaborés par la philosophie sociale (sujet collectif, engagement conjoint, conscience collective) et de présenter l’identité de genre affirmée au nom de toutes en relation au caractère « naturel » du rôle des femmes dans l’enfantement.

Discutants : Jacques Guilhaumou , TELEMMe, GeFeM

11h15-12h Soizic Morin :  Le rôle des femmes durant les épidémies de choléra dans les Bouches-du-Rhône au XIXe siècle

Les épidémies de choléra se succèdent au XIXe siècle. La première en 1817 s’arrête aux portes de la Russie. La France est touchée lors de la seconde épidémie à partir de mars 1832 (Paris). Les Bouches-du-Rhône sont fortement impactées à partir de 1835. Ces épidémies ravivent très fortement les peurs laissées par la peste de 1720. De plus, elles bousculent les solidarités quotidiennes.  Les épidémies, en tant que crise, ont pour conséquence de mettre en exergue le fonctionnement des politiques de santé publique et privée avec ses acteurs et actrices. Lors de cette communication, je vous proposerai d’étudier l’implication des femmes lors de ces épidémies et la reconnaissance sociale qu’elles ont pu en retirer. Nous nous concentrerons sur deux épidémies : l’épidémie de 1835 et celle des années1880. Les modalités d’action des femmes ont évolué, elles sont passées d’une action collective par le biais notamment des communautés religieuses à une action individuelle. Ces mutations sont certes engendrées par des changements politiques (la IIIe République), mais aussi par une prise de conscience de la part des femmes de leur rôle dans la santé.

Discutant :  Marc Calvini- Lefebvre , LERMA, GENDERMED

14h-14h45 Mélina Joyeux : Former des ménagères ou des ouvrières ? Le cas de l’école-ouvroir des Sœurs blanches à Ouaghzen (Algérie coloniale, années 1930-1950)

Les œuvres scolaires et parascolaires à destination de jeunes filles kabyles (école ménagère, ouvroir de couture et de tissage, organisation scout féminine), développées dans le village de Ouaghzen depuis les années 1910 par l’ordre catholique des Sœurs blanches, illustrent la place de l’éducation féminine dans le projet colonial missionnaire en Algérie. Combinant, à travers le travail manuel, un enseignement des arts ménagers et une proto-formation professionnelle, ces œuvres témoignent d’une ambivalence entre rhétorique de l’émancipation des femmes par le travail et diffusion de normes et savoir-faire genrés visant avant tout à former de futures « ménagères » sur le modèle occidental. Cette communication interrogera ainsi, à travers le cas de Ouaghzen, la construction d’une certaine conception de la féminité et des rôles sociaux de genre qui se joue dans la « rencontre » coloniale entre femmes missionnaires et femmes colonisées.

Discutantes : Geneviève Dermenjian, Claudine Guiard , TELEMMe, GeFeM

 

14h45-15-30: Zoë Dubus : Margot Cutner, Joyce Martin et Betty Eisner, Trois pionnières du concept de « set and setting » dans les thérapies psychédéliques

Le concept de « set and setting » est une méthode psychothérapeutique développée dans les années 1950-1960 par des thérapeutes notamment anglo-saxons visant à améliorer la prise en charge des patient·es soumis à des substances psychédéliques (LSD, mescaline, psilocybine) dans le but d’accélerer la psychothérapie. Cette méthode, qui consiste à prendre en compte l’état du sujet, sa préparation à la séance, son bien-être (set) ainsi que le cadre dans lequel aura lieu l’expérience, qui se doit d’être chaleureux et confortable (setting), bouleverse les pratiques psychiatriques de l’époque. Trois femmes, Margot Cutner, Joyce Martin et Betty Eisner, ont eu une influence considérable dans la recherche de ces améliorations à apporter à la thérapie psychédélique. Leur travaux sont pourtant aujourd’hui largement invisibilisés par l’historiographie aux profits de leurs collègues masculins : cette communication soulignera leur contribution à ce concept devenu essentiel pour cette forme de psychothérapie.

discutante :  Aude FAUVEL, Maître d’enseignement et de recherche, Université de Lausanne

15h30-16H15 Loric Mandrou: Linscription locale de revendications féministes globalisées dans le cadre dun festival artistique rural : le cas du festival Raconte-Arts en Kabylie.

Chaque été, dans les territoires ruraux montagneux de Kabylie, en Algérie, a lieu le festival artistique itinérant Raconte-Arts. Pour les participant.e.s, provenant principalement des métropoles algériennes et de l’étranger, l’art est un instrument au service de la diffusion de revendications féministes globalisées. Le festival devient le support de nouvelles pratiques corporelles subversives et de discours qui remettent en cause la répartition sexuée des tâches et des gestes quotidiens, créant ainsi des spatialités alternatives. L’espace villageois dans lequel il se déroule est ainsi à la fois un espace de contraintes fortement normé, mais également de potentialités pour la production et la circulation de discours féministes, notamment par l’art. »

Discutante : Constance de Gourcy, MESOPOLHIS- GENDERMED

Le programme complet

Détails

Date :
15 avril 2021
Heure :
9 h 00 - 16 h 00
Catégorie d’Évènement:
Évènement Tags:
Site :
http://telemme.mmsh.univ-aix.fr/evenement/la-jeune-recherche-en-etudes-genre/

Organisateur

Karine Lambert
Voir le site Organisateur

Lieu

Visioconférence
MMSH, 5 rue du Château de l'Horloge
Aix-en-Provence, 13090 France
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