Atelier
Date(s) : du 11 mars 2016 14 h 00 au 11 mars 2016 16 h 00
Lieu : salle Temime
Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :
Groupe(s) organisateur(s) :
PRÉSENTATION
Port-Miou, 13 mars 1910 : près de 2000 personnes sont rassemblées à proximité de la carrière Solvay pour participer à ce qui est probablement une des premières grandes manifestations en faveur de la défense des « beautés naturelles » du littoral provençal contre les agressions de l’industrie. Comment en est-on arrivé là ? Après tout, ce n’est pas la première fois qu’une industrie s’implante dans les Calanques. Depuis 1809, plusieurs usines très polluantes – soude, plomb, soufre, pétrole – y ont été construites sans que cela ne soulève de protestations aussi importantes. Pourquoi donc une telle réaction à propos de la carrière Solvay ? Faut-il y voir la traduction d’une plus grande sensibilité à la destruction physique des sites qu’à leur pollution ? Est-ce plutôt l’indice d’une évolution des moeurs et de la représentation d’un environnement désormais davantage perçu comme un patrimoine culturel, comme un site idéal d’excursions pour des Marseillais souhaitant « allier oxygénation, sérénité, développement du corps et de l’esprit, proximité » ? S’agit-il, plus prosaïquement, d’une réaction de rejet classique à l’égard d’une société étrangère – par ses dirigeants belges et ses ouvriers italiens – accusée de « s’arroger le droit de saccager des oeuvres d’art naturel » comme en pays conquis ? D’autres motivations, moins avouables, sont-elles à l’origine de ce conflit environnemental ?
PROGRAMME
Xavier Daumalin, AMU-CNRS-TELEMME
Les beautés « naturelles » méditerranéennes à l’épreuve des multinationales industrielles. L’affaire de la calanque de Port-Miou (1909-1912)