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Prouver et éprouver l’ethnicité. Réfugiés d’origine africaine en Jordanie 

Solenn Al Majali, 2019

Cher.es collègues,

J’ai le plaisir de vous annoncer ma soutenance de thèse, intitulée :

« Prouver et éprouver l’ethnicité. Réfugiés d’origine africaine en Jordanie ».

Elle se tiendra à la MMSH d’Aix-en-Provence, 5 rue Château de l’Horloge, salle Duby, le 28 mai 2024 à 11h.

Si vous souhaitez assister à la soutenance à distance, je vous prie de bien m’écrire à l’adresse suivante : almajali.solenn@gmail.com .

Le jury sera composé de :

Karima DIRÈCHE, Directrice de recherche au CNRS (TELEMMe), Directrice de thèse

Stéphanie LATTE ABDALLAH, Directrice de recherche au CNRS (Césor/EHESS), Co-directrice de thèse

Hélène BERTHELEU, Professeure des universités, Université de Tours, Rapporteure et Présidente du jury

Riadh BEN KHALIFA, Maître de conférence (HDR), Université de Tunis, Rapporteur

Hélène THIOLLET, Chargée de recherche au CNRS (CERI), Examinatrice

Nicolas PUIG, Directeur de recherche à l’IRD, Examinateur

Iris SERI-HERSCH, Maîtresse de conférence, Université Aix-Marseille, Examinatrice

Assaf DAHDAH, Chargé de recherche au CNRS (LEST), Examinateur

Résumé :

La thèse se penche sur les interactions multi-scalaires de deux groupes de réfugiés, somaliens et yéménites métis, avec leur environnement humanitaire et leurs réseaux de sociabilité en Jordanie. Ces deux groupes sont imbriqués dans la « nébuleuse du ‘système réfugié’ » constituée, à différents niveaux, par les acteurs humanitaires, les autres groupes de réfugiés et les populations locales. En adoptant une approche par les relations interethniques, cette recherche vise à mettre en évidence l’épaisseur de ces interactions à l’aune des trajectoires migratoires des réfugiés, des catégorisations ethniques et raciales qui s’ensuivent, des représentations et des imaginaires sociaux de chacun des groupes. Ainsi, au sein du faisceau d’acteurs avec lesquels les réfugiés somaliens et yéménites interagissent, dans quelle mesure le rapport d’ethnicité influence-t-il leurs relations du quotidien ? Au croisement d’une anthropologie des relations interethniques, de la racialisation et de la migration, cette recherche propose une analyse processuelle et dynamique des rapports entre les groupes de réfugiés somaliens et yéménites métis, avec les populations locales, le statut de réfugié et les ethnicités multiples. Quartier populaire situé au cœur historique et politique d’Amman, Hayy al-Masarwah apparaît comme la scène principale des relations interethniques au quotidien. Il est le théâtre des vies ordinaires de familles jordaniennes, des réfugiés somaliens, yéménites métis et soudanais, d’ouvriers égyptiens, des travailleuses philippines, bangladaises, et éthiopiennes. À travers une étude des interactions quotidiennes dans les cafés du quartier, sur les terrains de football informel, dans les espaces nocturnes et festifs d’Amman, j’explore les frontières ethniques et les relations interethniques en tant qu’elles font éclore des processus de racialisation mais aussi de nouvelles sociabilités. Afin d’appréhender les reconfigurations identitaires et culturelles en jeu, une étude par les relations interethniques nécessite de penser la présence des réfugiés en symbiose avec la présence d’autres groupes ethniques. Ce travail est le fruit d’une longue ethnographie, principalement auprès de jeunes réfugiés. Elle conjugue à la fois une reconstitution des récits de vie et des participations associatives observantes. La thèse repose sur trois grandes parties articulant les parcours migratoires fragmentés des réfugiés, aux processus de catégorisations ethniques et raciales en cours, et enfin à la fabrique des frontières ethniques et des sociabilités dans le Hayy (quartier).

Bien cordialement,

Solenn Al Majali