Intervention de :
Conférence : Pression Hyperbar: Bar des sciences
Date : 19 mars 2024
Lieu : Bar Zoumaï- Marseille, France
Organisation : OSU-Institut Pytheas
Présentation de l'intervention
Constitutive des cultures méditerranéennes, la cuisine des produits de la mer est confrontée aujourd’hui à un double enjeu. Ses lendemains apparaissent incertains, en raison d’un épuisement des richesses trophiques qui bouleverse le fonctionnement des écosystèmes. Les effets du changement global modifient, par ailleurs, la répartition des espèces disponibles à l’échelle de l’océan Face aux défis posés à nos marchés alimentaires, plusieurs pistes de réflexion peuvent être évoquées. La première réside indéniablement dans une diversification de notre consommation des produits de la mer, et dans la redécouverte d’espèces négligées au cours du XXe siècle. La seconde relève d’une utilisation des espèces invasives, devenues majoritaires dans les tonnages de pêche de nombreux États du bassin oriental de la Méditerranée l’instar du poisson lapin ou du crabe bleu. Ce dernier aspect renvoie évidemment à celui d’un contrôle démocratique de la richesse, c’est-à-dire d’un maintien des flottilles de pêche artisanale, qui par leur polyvalence détiennent sans doute les clefs du développement de demain. Alors que l’histoire de l’alimentation méditerranéenne a été, depuis 2000 ans, l’histoire d’une adaptation constante à des produits venus d’ailleurs, la thématique des richesses de la mer interroge plus généralement sur l’existence d’une « identité culinaire méditerranéenne », souvent affirmée, mais dont l’existence n’est pas démontrée dans les sources historiques. Ce qui est certain, c’est qu’il existe une interdépendance entre l’état des ressources et notre assiette. Les questions de biodiversité et d’alimentation sont étroitement liées, culturellement et pour la préservation des ressources.