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Hassaine Leily Nadia

Leily Nadia Hassaine, TELEMMe (AMU-CNRS)

Alumni-Alumnae et Membre associée



Thèse

L’élite en ces territoires. Financiarisation, privatisation et projets urbains. (Monterrey, Mexique)

  • Thèse de Doctorat en Géographie
  • Sous la direction de Virginie Baby-Collin - Soutenue le 12/01/2021

Champs de recherche

Géographie urbaine et sociale


Cursus

Juillet 2015: Master européen « Mondialisation et développement », géographie

Juin 2013: Licence Sciences humaines et sociales, mention géographie

Juin 2013: Licence Sciences humaines et sociales, mention histoire


Sujet de thèse

L’élite en ces territoires. Financiarisation, privatisation et projets urbains. (Monterrey, Mexique)

Résumé :

Comment l’élite prend-elle les rênes de la production urbaine et fait-elle la ville pour elle-même ? Cette question est explorée à San Pedro Garza Garcia, la municipalité la plus riche du Mexique, localisée dans l’Aire Métropolitaine de Monterrey, au nord-est du pays. Lieu de résidence de l’élite depuis les années 1950, la municipalité est dorénavant réaménagée à partir de grands projets urbains adoptant les modes de production de la ville globale. La financiarisation de la ville accélère un processus de privatisation de la production et des formes urbaines dont la thèse met en évidence l’historicité.

Depuis plus d’un siècle, la coïncidence entre croissance économique et consolidation de l’élite rythme la production de la ville. L’étude de la production du territoire de l’élite, à partir de différents angles d’approches, économique, politique, social, permet la compréhension d’un territoire particulier de très forte agrégation sociale. L’analyse des projets d’aménagement urbain à l’initiative de ces grandes familles depuis 2010 permet de saisir comment les fonds et outils financiers qu’elles mobilisent, grâce à la création de fonds d’investissement, deviennent des leviers de pouvoir renforçant leur contrôle sur la gouvernance urbaine locale. La planification de projets dans lesquels le foncier est envisagé comme actif financier et la mise en patrimoine des projets par les fonds d’investissement génèrent une privatisation de la gestion urbaine. Ces mutations permettent aux élites d’accentuer l’enclavement de la municipalité, dans laquelle surgissent plusieurs objets urbains aux différents niveaux de fermeture (des tours et quartiers aux grands projets urbains).

L’étude est conduite à hauteur des individus, ceux que le grand projet concerne au quotidien : directeurs généraux des fonds d’investissements et des grandes entreprises, élus, et habitants. L’analyse de réseau de ces acteurs et de leurs familles révèle l’homogénéité de cette classe sociale. Croisée à l’observation des modes de financement des grands projets, ce travail donne à voir leur monopole quant à l’accès et à l’investissement de capitaux financiers. Cette thèse confirme des processus historiques : ces familles ont tout autant fabriqué la ville industrielle du XXe siècle qu’elles fabriquent aujourd’hui cette ville globale. Les nouvelles échelles de privatisation de la ville, engendrées par les logiques financières, semblent reconfigurer l’espace métropolitain, entre dynamiques renouvelées d’agrégation et de ségrégation sociale.

 

 

Abstract :

How does the elite take charge of urban production and make the city for itself? This question is explored in San Pedro Garza Garcia, the richest municipality in Mexico, located in the Metropolitan Area of Monterrey, in the northeast of the country. Home to the elite since the 1950s, the municipality is now being redeveloped from large urban projects adopting the production methods of the global city. The financialization of the city is accelerating a process of privatization of production and urban forms, of which this thesis highlights the historicity.

For more than a century, the coincidence between economic growth and the consolidation of the elite has set the pace for the city’s production. The study of the production of the elite territory, from different angles of approach, economic, political, social, allows the understanding of a particular territory of very strong social aggregation. The analysis of urban development projects initiated by these large families since 2010 enables us to understand how the funds and financial tools they mobilize, through the creation of investment funds, become levers of power that strengthen their control over local urban governance. The planning of projects in which land is considered as a financial asset and the capitalization of projects by investment funds generate a privatization of urban management. These changes allow the elites to accentuate the isolation of the municipality, in which several urban objects are emerging at different levels of closure (from high-rise buildings and neighborhoods to major urban projects).

The study is conducted at the level of individuals, those who are affected by the major project on a daily basis: managing directors of investment funds and large companies, elected officials, and residents. The network analysis of these actors and their families reveals the homogeneity of this social class. Crossed with the observation of the modes of financing of major projects, this work reveals their monopoly on access to and investment of financial capital. This thesis confirms historical processes: these families manufactured the industrial city of the 20th century just as much as they manufacture this global city today. The new scales of privatization of the city, engendered by financial logics, seem to reconfigure the metropolitan space, between renewed dynamics of aggregation and social segregation.