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Web vivant et web archivé, aux sources de l’histoire nativement numérique

Intervention de :

colloque international : Le web : source et archive

Date : 4 avril 2023

Lieu : Université de Lille, France

Organisation : Université de Lille - BNF - RESPADON


Présentation de l'intervention

Si la consultation d’archives numérisées en ligne est une pratique désormais bien installée, les historien·ne·s qui prennent le web comme source pour une histoire du temps présent demeurent, malgré un intérêt croissant, peu nombreux au regard des autres sciences humaines et sociales. Certes, l’étude de la période très contemporaine ne concerne qu’un segment de la profession. Mais à cette dimension s’ajoutent les difficultés liées à l’appréhension des documents nativement numériques. Depuis la fin du XIXe siècle, les historien·ne·s n’ont cessé d’intégrer de nouveaux types de sources et se sont émancipés du primat de la source écrite. Dès lors, pourquoi l’intégration du web vivant puis du web archivé comme matériau historiographique n’est-elle pas une simple étape supplémentaire dans ce processus d’élargissement mais invite au contraire à questionner l’ontologie disciplinaire ? Nous verrons dans un premier temps que pour l’historien·ne en terre numérique, les sources en ligne non archivées constituent des documents complexes qui s’accordent mal avec les démarches historiennes. Par conséquent, le recours aux archives du web est incontournable pour une histoire nativement numérique mais, en tant que documents récrés à partir du web, elles imposent aussi la plus grande vigilance et un nouveau rapport à l’archive, ce qui sera abordé dans un second temps. Enfin, les travaux de recherche en histoire basés sur les archives du web depuis le début des années 2000 permettent de mieux comprendre comment l’usage de ce patrimoine nativement numérique recréé participe du renouvellement des méthodes historiques en lien avec les humanités numériques. Étayée par des travaux de recherche développés depuis une dizaine d’années concernant l’histoire des pratiques mémorielles et des mobilisations collectives à partir des archives du web de la BNF et de l’INA, cette communication se propose d’envisager les modalités selon lesquelles le recours aux archives du web comme source en histoire induit un renouvellement des méthodes du fait du caractère computationnel du web et reconfigure le rapport à l’archive, interrogeant ainsi l’ontologie de la discipline.


Plus d'informations : https://respadon.sciencesconf.org/