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[Quinquennal 2018-2023 ] — 3.3 – Paysages, politiques publiques et projets d’aménagement


Ce groupe vise à promouvoir une articulation forte entre recherche et action au sein des territoires métropolisés méditerranéens dans la prise en compte des paysages. En France, la loi du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages a marqué un tournant majeur dans la prise en compte des paysages dans les politiques publiques d’aménagement du territoire, de planification ou d’urbanisme. À sa suite, un ensemble de lois est venu étoffer ou compléter ce dispositif réglementaire. En 2010, la loi portant engagement national pour l’environnement (dite Loi Grenelle II de l’Environnement) a ainsi introduit l’objectif d’« améliorer la qualité et la diversité des paysages ». Pour ce faire, elle a intégré des principes d’écologie des paysages visant à maintenir ou à restaurer des continuités écologiques (principe de la Trame Verte et Bleue), afin de lutter contre l’érosion de la biodiversité. Plus récemment, la loi du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové a fixé des « objectifs de qualité paysagère » aux documents de planification et d’urbanisme. Bien que sans cesse renforcé et étendu, le dispositif législatif et réglementaire français en faveur des paysages reste pourtant cantonné à la définition de la notion de paysage proposée par la Convention européenne de Florence (2000) : « une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ».

À l’échelle locale, la polysémie et la complexité que sous-tend la notion de paysage poussent progressivement les maîtrises d’ouvrage et les maîtrises d’œuvre en charge des politiques publiques d’aménagement du territoire, de planification et d’urbanisme à s’entourer de scientifiques qui assument de plus en plus ces missions en matière de politiques publiques paysagères. Ils sont ainsi appelés à instruire et à produire des traits d’unions entre la recherche et l’action. Partant de ce constat, le groupe réuni autour de la thématique « Paysages, politiques publiques et projets d’aménagement » analyse et initie des liens entre les avancées théoriques de ce que l’agronome et géographe Pierre Donadieu nomme « les sciences du paysages » et les pratiques à visée opérationnelle des acteurs des territoires métropolisés méditerranéens. Pour ce faire, il regroupe des scientifiques engagés dans des missions de recherche-action auprès de territoires français mais ouverts à la comparaison internationale. Quatre orientations sont privilégiées :

a) La planification urbaine dans les documents d’urbanisme, ScoT (Schémas de  cohérence  et d’organisation territorial), PADD (plans d’aménagement et de développement durable) et PLU (plans locaux d’urbanismes), au cœur des enjeux d’aménagement paysage. Là encore, la dimension environnementale, juridique et foncière des actions sur les paysages pourra être abordée à travers divers partenariats noués avec les chambres d’agriculture, le Conservatoire du littoral, la DREAL, les Directions régionales à l’environnement ou les Parcs naturels régionaux…

b) Les relations ville/nature et, plus spécifiquement, la mobilisation de la nature dans les projets de paysage et les projets d’aménagement du territoire, de planification et d’urbanisme, à différentes échelles territoriales. À cet égard, le groupe se fonde sur des champs conceptuels et opératoires en interrelations fortes – le paysagisme et le jardinisme ; le lanscape planning et le landscape urbanism ; l’agriculture urbaine et l’agriurbanisme – de manière à pouvoir se focaliser sur les politiques publiques en faveur de la biodiversité urbaine, de l’écologie urbaine, de l’écologie des paysages, des trames vertes et bleues, des jardins collectifs et des jardins publics ou privés.

c) La protection des terroirs agricoles dans les espaces métropolisés euroméditerranéens. Il s’agit de nouer des partenariats avec les organismes publics ou privés engagés dans la gestion et la protection des espaces agricoles (Institut national de l’origine et de la qualité, Directions départementales des territoires et de la mer, Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement) pour aboutir à la mise en place d’un Observatoire des paysages viticoles et oléicoles sur le littoral provençal.

d) Valorisation des actions innovantes associées au paysage dans les différents secteurs d’activités concernés. La contribution à la production de savoirs locaux par et pour la société civile favorise la valorisation de l’existant, l’appropriation de l’identité territoriale. La co-construction de savoirs comme l’interrogation des représentations et des pratiques, participent aux réflexions dans une perspective d’intelligence territoriale et de démocratie locale.


Activités :


Membres :