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L’appel de la rue. Errance animale, communautés anthropozoologiques et encadrement policier dans les sociétés françaises et espagnoles (Marseille, Madrid, 1700-1840)

Emmanuel Porte

L’appel de la rue. Errance animale, communautés anthropozoologiques et encadrement policier dans les sociétés françaises et espagnoles (Marseille, Madrid, 1700-1840)

Thèse de Doctorat en Histoire

Sous la direction de Brigitte Marin et de Eva Botella Ordinas, Universidad Autonoma de Madrid

Soutenue le 10/12/2022 à MMSH

Mots clés : Communautés anthropozoologiques, relations interspécifiques, charognards, convivance, environnement urbain, XVIIIe siècle, France, Espagne

Résumé :

Hommes et charognards entretiennent des relations complexes au sein de communautés anthropozoologiques spécifiques qui prennent pour cadre l’environnement urbain. Face à cette coexistence se développent des pratiques, des attitudes et des représentations, fruits de nombreuses interactions. Cette recherche se propose de prendre pour échelle d’analyse ces communautés. leur étude permet de saisir conjointement les charognards (canidés, porcs, oiseaux de proies…), les institutions concernées par la question de leur contrôle et certaines figures polarisant autour d’elles ces animaux . La convergence de ces acteurs éclaire les réalités et les fantasmes qui naissent de la convivance au sein de la cité, structurant un environnement urbain dynamique. Plus que tout autre, l’espace urbain, extensible au périurbain, offre un potentiel relationnel, mettant en évidence les implications de la convivance. Le développement des effectifs urbains, les mutations sociales, mentales et institutionnelles font émerger, au XVIIIe siècle, de nouvelles problématiques parmi lesquelles la question animale trouve pleinement sa place. L’approche comparative franco-espagnole permet alors de soutenir l’idée d’une dynamique ne se limitant pas aux cadres nationaux. Elle éclaire un mouvement général tout en considérant les originalités de chaque ville étudiée (Paris, Marseille, Madrid et Cadix).

La démarche proposée se veut résolument interdisciplinaire. Elle tente de mettre en relation histoire des animaux et histoire urbaine. Plus encore, elle croise histoire et écologie sans négliger d’autres disciplines (anthropologie, géographie, sociologie). Réflexions historique et écologique s’enrichissent alors mutuellement tant par leurs objets, leurs concepts que leurs méthodes.

Abstract :

Humans and scavengers maintain complex relationships within specific anthropozoological communities in the urban environment. Thanks to this coexistence, different practices, attitudes and representations are developing, fruits of many interactions. This research proposes to take these communities as a scale of analysis. Their study permits to understand the scavengers (canines, pigs, birds…), the institutions concerned by the question of their control and some figures which polarize these animals around them. The convergence of these actors sheds light on the realities and fantasies born of the coexistence within the city, structuring a dynamic urban environment. More than any other, the urban space, which is extensible to the suburban space, presents a relational potential, highlighting the implications of the coexistence. In the eighteenth century, the development of urban populations and the social, mental but also institutional changes bring new issues to light, among which the animal issue is really relevant. In that case, the Franco-Spanish comparative approach enables to maintain the idea of a dynamic that is not limited to national frameworks. It enlightens a general movement while considering the originalities of different cities (Paris, Marseilles, Madrid, Cadiz).

The proposed approach claims to be interdisciplinary. It wants to cross animal history and urban history. More still, it links history and ecology without neglecting other disciplines (anthropology, geography, sociology). Historical and ecological reflections enrich each other by their subjects, their concepts, their methods.