Éduquer aux médias d’actualité en contexte de défiance

Journée d'études

Date(s) : du 10 novembre 2023 9 h 00 au 10 novembre 2023 16 h 30

Lieu : Salle de conférences, Inspé – site d’Aix-en-Provence 2, avenue Jules Isaac

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :

Atelier(s) organisateur(s) :


PRÉSENTATION

Éduquer aux médias d’actualité en contexte de défiance

Journalisme et médias d’actualité à l’ère des géants du web et des réseaux socionumériques

En présentiel, ouverte sur inscription aux formatrices, formateurs et partenaires éducatifs de l’INSPé :  https://evento.renater.fr/survey/inscription-journee-…-vbw1mhbk

Les chiffres ne manquent pas pour quantifier et rendre compte de la défiance des Françaises et des Français à l’égard des médias d’actualité et des journalistes. Ces représentations ambivalentes tendent à surévaluer la capacité des médias d’actualité (radio, télévision, médias en ligne)  à « faire l’opinion », tout en les accusant d’être inféodés aux représentants politiques ou aux grandes fortunes, et de diffuser des informations peu fiables.

Face à ces raccourcis hâtifs, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) est bien souvent mobilisée dans une perspective défensive, comme un moyen d’affirmer les valeurs démocratiques dont les principes garantissent aux citoyennes et citoyens leur droit d’accéder à l’information et défendent une information libre et indépendante. Mais l’EMI doit aussi être le lieu d’une réflexion critique visant à l’émancipation des individus, en donnant aux élèves les moyens de se positionner face à des débats démocratiques complexes, que l’on pense à la liberté d’informer ou aux enjeux économiques liés à la plateformisation du web.

Dans cette perspective, les recherches en sociologie des médias et en sciences de l’information et de la communication permettent de mieux comprendre la fabrique de l’information d’actualité dans un secteur transformé par l’essor des réseaux socionumériques et la banalisation des outils d’écriture automatisée, tout en mettant en exergue l’évolution des pratiques informationnelles.

Organisée dans le cadre de la formation des étudiantes et des étudiants de master MEEF de l’Inspé (parcours CPE, lycée professionnel option Lettres-Langues-Histoire, professeur documentaliste), cette journée apporte des clefs de compréhension concernant les conditions de production et de diffusion de l’information d’actualité, tout en proposant des pistes de mise en œuvre de séances en EMI à travers des ateliers fondés sur une pédagogie active.

Les conférences du matin associent la restitution des recherches d’Aurélie Aubert concernant le média Brut, l’expérience du journaliste Thomas Schnell et l’expertise d’Elsie Russier sur le rôle du réseau national du CLEMI dans la mise en œuvre de l’EMI en établissement scolaire.

Une journée en présentiel du cycle Citoyenneté numérique et EMI, équipe pilote citoyenneté numérique et diversité (Ampiric, TELEMMe).

 

Matinée ouverte aux chercheures, chercheurs, formatrices, formateurs, partenaires éducatifs de l’INSPé dans la limite des places disponibles et sur inscription https://evento.renater.fr/survey/inscription-journee-…-vbw1mhbk


PROGRAMME

MATIN

9 h 00 – 9 h 30. Introduction et ouverture de la journée
– Pascale Brandt-Pomarès, professeure des universités, directrice de l’INSPÉ d’Aix-Marseille Université,
vice-présidente déléguée au CIPE
– Sophie Gebeil, maître de conférences à l’INSPÉ et au laboratoire TELEMMe
– Véronique Augé, enseignante à l’INSPÉ, responsable du parcours Professeur Documentaliste
au sein du master MEEF
– Fabrice Barth, enseignant à l’INSPÉ, chargé de mission sur le numérique pédagogique

9 h 30 – 10 h 15. « Journalisme, vidéos et réseaux sociaux : une information brute ? »
Conférence d’Aurélie Aubert, Professeure en Sciences de l’information et de la communication, Institut
de la communication et des médias – Université Sorbonne Nouvelle.
Les capsules vidéos d’information circulant via les réseaux sociaux numériques, sur le modèle de Brut,
sont devenues un modèle pour les médias d’information traditionnels à la recherche du public jeune.
Or, la diffusion de ces vidéos est déterminée par les algorithmes des plateformes de réseaux sociaux
et s’appuie donc sur les contraintes imposées par les géants du numérique.
Cette intervention tentera d’éclairer les conditions de fabrication de ces nouveaux formats, le rôle
des GAFA dans ce processus et le travail des journalistes dans ces rédactions afin de relativiser et remettre
en contexte la promesse d’une information « brute » qui serait dénuée de toute médiation.

10 h 15- 10h45. Pause

10h 45 – 11 h 15. « À qui appartiennent les médias ? Audiences, lignes éditoriales et journalistes »
Conférence deThomas Schnell, journaliste-présentateur radio et télévision à Paris (RMC, Europe 1)
et reporter. Il anime aussi des interventions en EMI en collaboration avec des enseignants, au lycée
Vauvenargues (Aix-en-Provence) et à la Sorbonne (radio).
Cette intervention propose une initiation à la production de l’information en France en 2023.
Elle présente, de l’intérieur, les mécaniques du journalisme et du fonctionnement des médias généralistes.
Elle reviendra également sur la méthodologie journalistique et le traitement de l’actualité, prélude
à l’organisation des rédactions des principales chaînes de radio et de télévision nationale.

11 h 15 – 11 h 45. « Le CLEMI, un réseau national pour éduquer aux médias et à l’information »
Conférence d’Elsie Russier, responsable du pôle Labo Formation du CLEMI national –
Paris sur Didactique de l’EMI.
Quels sont les enjeux actuels de l’EMI et comment y répondre ? Avec quels apports didactiques
et pédagogiques ? Comment prendre en compte les pratiques informationnelles juvéniles ? Quelles
ressources et actions éducatives du CLEMI peuvent contribuer au développement de l’EMI dans les classes ?

11 h 45 – 12 h 15. Discussion avec la salle
12 h 15 – 14 h 00. Déjeuner libre

 APRÈS-MIDI

14 h 00 – 16 h 00. Ateliers EMI réservés aux étudiantes et aux étudiants

=> Thomas Schnell, journaliste : ATELIER « FAIRE » DE LA RADIO
Présentation de flashes info, puis mises en situation sous forme d’un scenario : « Vous êtes le présentateur
des flashes info de France Inter avec, devant vous, une série de dépêches AFP. Vous devez composer
en une heure un rappel des titres de trois minutes. Puis, individuellement, chaque participant passera
“ à l’antenne” pour présenter son flash dans les conditions du direct. Comme dans une vraie radio,
un réalisateur se chargera d’installer le matériel et de lancer les jingles adéquats ».

=> Nathalie Darieux-Sobolewski, professeure documentaliste, INSPÉ d’Aix-Marseille : TYPOLOGIE DE
LA DÉSINFOX
Cet atelier se propose de détecter et d’identifier les différents de types de désinfox et, ainsi, de mieux
lutter contre la désinformation, notamment sur les médias sociaux, tout en apportant un dispositif
pédagogique qui peut être mis en oeuvre avec les élèves.

=> Isabelle Poulain, coordonnatrice territoriale Politique documentaire et questions de société,
Réseau Canopé PACA : LA LIGNE ÉDITORIALE D’UN MÉDIA : ENJEUX ET CONCEPTION
Créer un média, qu’il soit scolaire ou professionnel, ce n’est pas tout dire sur tout ! C’est avant tout faire
des choix. Faire des choix pourquoi ? Faire des choix selon quels critères ? Selon ce qu’on appelle la « ligne
éditoriale » : c’est elle qui va donner son identité au média de votre établissement ou de votre classe ;
c’est elle qui permet la diversité, la pluralité des médias ; c’est elle qui permet à chaque média de rencontrer
son public cible. Ces choix réalisés chaque jour par les quotidiens d’information, les matinales radio
ou les journaux télévisés, se font selon 9 critères indispensables, 9 questions à se poser aussi en équipe
de rédacteurs en herbe avant de commencer à rédiger, à enregistrer ou à tourner le moindre sujet !

=> Emilie Couraud, doctorante en SIC à l’Institut Méditerranéen des Sciences de l’Informationet de la Communication (IMSIC) / AMU : DÉCRYPTER LES INFORMATIONS DANS UN CONTEXTE
DE MÉSINFORMATION ET DE DÉSINFORMATION
Qu’est-ce qu’une information fiable et vérifiable ? Dans un contexte de surinformation où les faits ont
parfois moins d’importance que les opinions, comment décrypter une fausse information ? Comment
traduire l’information scientifique établie ? A l’inverse, comment traiter les informations dans un contexte
d’incertitude où les stratégies de désinformation et les contre-vérités se multiplient ? Et, en quoi la science
peut-elle jouer un rôle pour lutter contre les fausses informations ?
Au cours de cet atelier, au travers d’échanges et de quiz, vous découvrirez les typologies d’informations
et vous testerez vos capacités à reconnaître et différencier les informations fiables des autres informations.
Enfin, nous vous proposerons de vous exercer à traduire des informations scientifiques en fonction
du contexte et de votre public cible.

16 h 00 – 16 h 30. Restitution des ateliers et conclusion de la journée
Séance animée par Véronique Augé, Fabrice Barth et Sophie Gebeil