Si on vous disait que le cinéma est un art masculiniste, spontanément, quelles images vous viendraient à l’esprit? Celles des biceps huilés de Vin Diesel? Des coups de pied retournés de Chuck Norris? Et bien non! Auriez-vous pensé porter une telle accusation à la sensualité de la caméra d’un Patrice Chéreau, au cinéma introspectif d’un François Ozon? Que dire de l’ensemble du cinéma moderniste français? Masculiniste lui aussi! mais également élitiste et esthétisant, dépolitisant, méprisant envers la culture de masse. Cette réflexion contre-intuitive sur le cinéma d’auteur invite à revenir à des questions anciennes mais toujours d’actualité : l’esthétique est-elle un art de la domination? qu’est-ce qu’une culture légitime? qu’est-ce qu’une culture populaire?
Nous discuterons de cela à partir de deux ouvrages:
- Noël Burch, De la beauté des latrines – pour réhabiliter le sens au cinéma et ailleurs, Paris, L’Harmattan, 2007
- Claude Grignon, Jean-Claude Passeron, Le savant et le populaire. Misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature, Paris, Gallimard, 1989
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