Alors qu’une documentation abondante conservée dans les archives espagnoles révèle l’amplitude des interactions qui relièrent les habitants du massif du Djurdjura, situé à une centaine de kilomètres d’Alger, aux terres du roi d’Espagne entre 1530 et 1620, les publications françaises du XIXe siècle rapportent une histoire étriquée qui impose l’idée d’un écart culturel incommensurable entre le monde rural maghrébin et l’Europe.
Au contraire, l’historiographie coloniale espagnole valorisa l’histoire au long court qui unissait la péninsule ibérique et le monde islamique. Prêter attention à d’autres historiographies dont l’écho est moins puissant constitue un préalable nécessaire au travail sur l’archive, ainsi que la garanti de ne pas laisser les fausses évidences prendre le pas sur le travail d’histoire.