Polyvocalité des archives audiovisuelles et numériques en contexte postcolonial : usages de l’histoire orale

Saisir la polyvocalité des archives audiovisuelles et numériques en contexte postcolonial, séance du 14 avril 2023

La troisième session du séminaire questionne les méthodes de l’histoire orale à partir de la conférence de Rozenn Milin, auteure de “Du sabot au crâne de singe – Histoire, modalités et conséquences de l’imposition de langues dominantes – Bretagne, Sénégal et autres territoires”, sur le thème Les méthodes d’imposition de la langue française dans les écoles en Afrique subsaharienne a matinée, discutée par Florence Descamps (Maître de conférence HDR à l’EPHE).

Résumé de l’intervention : Si les archives de la période coloniale sur les pratiques coercitives visant à imposer le français dans les écoles des pays annexés sont très peu nombreuses, un travail de terrain permet de collecter, par écrit et/ou sous forme audiovisuelle, de nombreux témoignages qui donnent une bonne connaissance des faits, les pratiques ayant perduré très au-delà des indépendances en 1960.

La conférence, suivie d’une discussion, se poursuivra par les présentations des étudiantes en archivistique (M1, AMU) qui travaillent au traitement des fonds photographiques du secteur archives de la recherche de la médiathèque dans le cadre de l’ANR PICCH, Ouijdane Hachimi, pour le fonds photographique du général Dassonville (1890-1967) au Maroc et au Moyen-Orient et Léa Toumi pour le fonds André Raymond.

Séminaire ouvert à tou·te·s en présentiel (Médiathèque, salle Michel Seurat) et en distantiel (demandez le lien à veronique.ginouves<at>univ-amu.fr).

Le séminaire pluridisciplinaire Saisir la polyvocalité des archives audiovisuelles et numériques en contexte postcolonial, organisé par S. Gebeil, C. Mussard et V. Ginouvès dans le cadre de l’ANR PICCH – Polyvocal Interpretations of Contested Colonial Past a pour objectif d’explorer les outils, pratiques participatives et créatives qui invitent à l’analyse et à la réutilisation critiques de l’héritage audiovisuel colonial. Pensé comme un espace d’échange et d’expérimentation, il met en dialogue une pluralité d’acteurs (utilisateurs, archivistes, chercheurs, cinéastes, citoyens, associations) autour de leurs pratiques de l’archive.

Dans de nombreuses institutions de mémoire en France et sur le web, sont aujourd’hui accessibles à tous les publics des fonds liés au passé colonial qui font l’objet de contestations et de débats au sein de la société civile. Les professionnel·le·s de l’information doivent désormais développer de nouvelles compétences pour prendre en compte ce patrimoine culturel, qu’il s’agisse de mettre à disposition des fonds d’archives, de restituer des objets, de réécrire le contexte historique qui les entoure d’une manière plus critique et plus inclusive.

 

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