Genre, femmes et psychédéliques

En occident, les femmes ont été largement sous-représentées dans la communauté psychédélique tout comme dans les études scientifiques portant sur cette classe de psychotropes. En effet, les caricatures de l’utilisatrice diffusées dans les médias ou dans les productions artistiques (sur sexualisée, disponible sexuellement) ainsi que l’axe systématiquement sanitaire des études menées sur les consommatrices de psychotropes, rendent particulièrement difficile à repérer et à analyser les usages féminins de psychédéliques. Par ailleurs, les chercheuses et thérapeutes ayant participé à la première vague d’études sur ces produits (1950-1970) ont été invisibilisées par l’historiographie.
Cette situation mène aujourd’hui à une absence de reconnaissance des apports et des réflexions scientifiques féminines sur ces substances, ainsi qu’à une méconnaissance des besoins et des expériences spécifiques des femmes usagères. Comme l’explique l’historienne Erika Dyck, « l’histoire des psychédéliques en est venue à privilégier les perspectives masculines », déformant notre compréhension de ces substances.
Faisant le constat de la rareté des travaux ayant pour ambition de questionner les psychédéliques du point de vue du genre ou cherchant à étudier les contributions et les expériences des femmes dans ce domaine, nous souhaitons proposer dans ce webinaire un panel visant à combler ce manque. Nous étudierons ainsi les biais concernant les savoirs académiques en lien avec l’usage féminin de psychotropes, nous mettrons en lumière les rôles historiques et contemporains des femmes dans le champ des psychedelic studies, et nous questionnerons les pratiques genrées liées à l’usage de ces substances.

Le programme complet

2.3 – GECRIS | GeFeM