Aucune révolution n’a triomphé sans avoir livré la bataille de la langue. Prendre d’assaut les dictionnaires, dresser des barricades contre le sens commun, ouvrir les possibles en réinventant le lexique, ébranler à coups de points des dominations millénaires. La révolution féministe en cours mène cette bataille sur le front de la langue, sur celui de la littérature, sur celui de l’histoire. Car si les œuvres sont des monuments, elles peuvent être déboulonnées. La critique littéraire actuelle place donc au défi de l’anachronisme la temporalité des textes et leurs (re)lectures polémiques.