Hygiène du cadavre, coordonné par Anne CAROL, Histoire, médecine et santé, n° 16, Presses universitaires du Midi, 2021, 172 pages
Ce numéro aborde la variété des rapports que les médecins peuvent entretenir avec la mort, non d’un point de vue théorique, mais du point de vue de la gestion matérielle des corps morts et de l’expertise médicale dans ce domaine.
Le XIXe siècle, qui voit les sensibilités funéraires se modifier et les médecins consolider leur statut social, a été particulièrement scruté : les études présentées envisagent la question, en Europe, de la gestion des cadavres du point de vue de la santé publique (la définition médicale des critères de la mort), de la police sanitaire et de l’hygiène (les dangers des cimetières dans l’espace public, les bienfaits de l’incinération), des rites funéraires émergents (l’embaumement ou la crémation). Par ailleurs, en amont, le dossier présente une source associant médecine et cadavre dans le cadre de la montée en puissance de la dissection au xvie siècle, et en aval, une évocation des conséquences très actuelles du rôle croissant la médecine légale dans la gestion funéraire des morts de masse, politiques ou génocidaires.