[AAC] Conserver la mer et ses ressources

[AAC] Conserver la mer et ses ressources

Appel à candidatures
Atelier interdisciplinaire Jeunes Chercheurs
IRMC – FMSH – UMR TELEMMe – INAT
Atelier du réseau EcoHisMa – Fondation des Maisons des Sciences de l’Homme
Tunis, 20-23 Janvier 2026

ARGUMENTAIRE

Conserver la mer et ses ressources : acteurs, indicateurs, dissensions et dispositifs (Méditerranée, XIXe-XXIe siècles)

Lancé en janvier 2025, le réseau EcoHisMa « Eco-histoire de la conservation marine au Maghreb : discours, pratiques et savoirs » (XIXe– XXIe siècles) » s’est donné pour objectif de développer une réflexion commune et interdisciplinaire sur les discours, les pratiques et les savoirs autour desquels ont été élaborés les politiques de gestion des ressources de la mer et des littoraux au Maghreb, et plus largement en Méditerranée, depuis le milieu du XIXe siècle à aujourd’hui. La connaissance historique de la conservation marine est, à l’échelle de la Méditerranée, très lacunaire. En raison de fonds archivistiques parfois difficiles d’accès, on ne connaît rien ou presque du passé des dispositifs de régulation des ressources et de préservation des environnements marins. Le réseau EcoHisMa invite ainsi les chercheurs de toutes les disciplines des Sciences Humaines et Sociales et des Sciences de la mer à réfléchir ensemble sur les dynamiques passées et présentes de la conservation des ressources animales et végétales qu’abritent les écosystèmes qui bordent les rives de la Méditerranée.

Dans cette optique, le réseau organisera du 20 au 23 janvier 2026 un atelier Jeunes chercheurs en partenariat avec l’Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain, l’Institut National Agronomique de Tunisie et l’UMR 7303 TELEMMe. Intitulé « Conserver la mer et ses ressources : acteurs, indicateurs, dissensions et dispositifs (Méditerranée, XIXe-XXIe siècles) », il entend rassembler des jeunes chercheurs qui étudient les modes de gestion, de conservation et de préservation des environnements marins et des écosystèmes côtiers dans toute leur diversité (fonds marins, zones humides, lagunes, plages, etc…), et qui souhaitent pratiquer l’interdisciplinarité. L’objectif de cet atelier est double : 1) Donner à lire et mettre en discussion la recherche en train de se faire, à travers une focale sur les pratiques d’enquête et les outils de recherche sur le passé, le présent et le futur de la conservation marine ; 2) Interroger les ressources et les limites des différents dialogues disciplinaires qui peuvent se nouer autour de la conservation des écosystèmes marins comme objet de recherche.

Quatre axes de dialogue sont particulièrement envisagés :

  1. Acteurs : dans quelle mesure la préoccupation croissante pour les environnements marins depuis le XIXe siècle a-t-elle favorisé l’émergence de nouveaux acteurs de la conservation marine ? Qui sont les agents et les experts qui interviennent, à différentes échelles et aux différentes époques, dans la gestion des écosystèmes marins ? On s’attachera ici à considérer à la fois les acteurs publics qui interviennent dans le gouvernement des espaces maritimes (organisations internationales, autorités nationales et locales, institutions scientifiques, etc…), mais également les acteurs privés qui participent directement ou indirectement à la gestion des territoires maritimes et de leurs ressources (ONG, associations, groupements professionnels, entreprises, etc…), cela afin de saisir les processus de construction, de transmission et de patrimonialisation de savoirs et de contre-savoirs spécifiquement maritimes, qu’ils soient savants, profanes ou administratifs.
  1. Dissensions : les milieux marins et les ressources qu’ils abritent sont considérés comme un bien commun. Cependant, les concurrences entre les différents groupes professionnels de la pêche ne cessent de s’intensifier. Ce phénomène, conjugué au recul des ressources halieutiques mondiales, entraîne l’émergence de conflits qui redéfinissent les limites des zones de pêche et des aires marines protégées. Quelles sont les formes de rapports de force, anciens et récents, qui structurent les sociétés de pêche ? Des normes de régulation, qu’elles relèvent du cadre du commun, de la gestion institutionnelle nationale ou de programmes internationaux liés aux espaces littoraux et marins, s’entrecroisent afin de préserver les intérêts de chacun. Des analyses empiriques et spatiotemporelles sur cet aspect de la relation homme-milieu apporteront un meilleur éclairage sur la dynamique des espaces marins en général, et des ports de pêche en particulier.
  1. Indicateurs : il s’agira aussi de réfléchir à la généalogie et à la diversité des variables scientifiques et des instruments de mesure mobilisés par les scientifiques et les experts d’hier et d’aujourd’hui pour élaborer les indicateurs de durabilité des ressources marines (surveillance et évaluation des stocks, observation des habitats marins, mesure des effets du changement climatique et de l’impact anthropique, etc…). Comment ces indicateurs ont progressivement intégré une complexité et une pluralité de facteurs écologiques, économiques et sociaux ? Dans quelle mesure leur élaboration et leur interprétation ont-elles conditionné notre perception des environnements marins et leurs variations écologiques, participant notamment au phénomène de « shifting Baseline Syndrome » (ou « amnésie écologique ») décrit par Daniel Pauly en 1995 ?
  2. Dispositifs : qu’ils soient issus de procédés traditionnels ou d’innovations technologiques, qu’ils visent à une gestion équilibrée ou à une protection intégrale, les dispositifs mis en œuvre pour la gestion des environnements marins et de leurs ressources sont d’une grande diversité. Ils relèvent de savoirs très divers : zonage, cantonnement, réserve, aquaculture, repeuplement, introduction ou restauration, etc… En réfléchissant aux évolutions de ces dispositifs depuis le XIXe siècle, il s’agira également de voir comment les différentes disciplines des Sciences sociales et des Sciences de la mer appréhendent leur élaboration, leur mise en pratique, leur efficacité, autant que leur impact sur les communautés littorales, les usagers et les acteurs professionnels, qu’ils soient marins-pêcheurs, professionnels du tourisme, etc…

DÉROULEMENT DES ATELIERS

Les journées s’articuleront entre des ateliers animés par les formateurs, la présentation des sources et des données des participants, et des sorties collectives sur le terrain. Les candidats retenus sont tenus d’assister à l’ensemble des ateliers, présentations et excursions. Les échanges se tiendront en français et en anglais.

L’atelier doctoral accueillera des jeunes chercheurs de toute nationalité et de toute discipline travaillant sur les problématiques environnementales liées à la conservation marine au Maghreb et en Méditerranée. Les participants seront pris en charge sur place (hébergements, déjeuners). La prise en charge du transport pourra être financée au cas par cas, les participants étant invités à solliciter le soutien de leur(s) institution(s) de rattachement.

DOSSIER DE CANDIDATURE

Lors de l’atelier, il sera demandé aux participants de présenter un aspect de leur recherche en insistant sur les aspects méthodologiques et les données utilisées pour mettre l’accent sur les pratiques d’enquête envisagées.

Le dossier de candidature est à envoyer à l’adresse ecohisma@gmail.com avant le 2 juin 2025 20h.

Il comprendra une seule pièce jointe comprenant dans l’ordre les documents suivants en format pdf :

  • Une lettre de motivation (maximum 2 pages)
  • Un curriculum vitae (maximum 2 pages)
  • Un titre et un résumé de l’intervention envisagée (maximum 1 pages)
  • Une lettre de recommandation

Les résultats seront communiqués aux candidats à la mi-juin 2025.

Organisation et comité scientifique : Jamila Ben Souissi (INAT) [LR11ES09], Katia Boissevain (IRMC), Tarik Ghodbani (Université d’Oran 2/EGEAT), Daniel Faget (AMU/TELEMMe), Hugo Vermeren (CNRS/TELEMMe).

Pour en savoir plus :

ECOHISMAjeunes chercheursmer