Relations interdites

Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution de la thèse de Gwendoline Cicottini Relations interdites. Prisonniers de guerre français et femmes allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, aux éditions de la Maison des Sciences de l’Homme. Cet ouvrage est issu d’une thèse préparée en cotutelle à Aix-Marseille Université et à l’Université de Tübingen sous la co-direction d’Isabelle Renaudet et de Johannes Großmann, avec le soutien du Collège doctoral franco-allemand d’AMU. Soutenue en 2020, cette thèse a obtenu le prix de thèse Michael Werner 2021 du CIERA. Gwendoline Cicottini est actuellement historienne au Mémorial du camp de Sandbostel en Allemagne.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, 1,3 millions de prisonniers français se retrouvent sur le territoire du Reich. Gwendoline Cicottini aborde l’histoire peu connue des « relations interdites » entre ces prisonniers de guerre français et des civiles allemandes. Dès 1939, de tels contacts sont proscrits par le décret du Verbotener Umgang mit Kriegsgefangenen, pour des raisons de sécurité militaire et au nom de l’idéologie raciale nationale-socialiste. Cet ouvrage montre l’écart entre la norme et les pratiques individuelles, reflétant la difficulté de contrôler la population civile en période de conflit. Grâce à un corpus conséquent de dossiers judiciaires, mais aussi d’entretiens qui redonnent la parole aux actrices et aux acteurs de cette histoire passée sous silence, l’historienne retrace ces relations, depuis les conditions de la rencontre amoureuse jusqu’au devenir des « enfants de la guerre ».