TELEMMe à Insaniyyat. Forum international des sciences humaines et sociales. Tunis, 20-24 septembre 2022

Insaniyyat est un Forum international des sciences humaines et sociales visant à offrir aux chercheur.e.s, de provenance et d’horizons variés et de toutes générations, un espace de débat scientifique entre pairs et d’échange avec la société sur la recherche en train de se faire.
Plusieurs membres de TELEMMe participent à cette première édition.


Les ressources naturelles et l’histoire du travail en Méditerranée sous domination ottomane et vénitienne à l’époque moderne (XVIe -XVIIIe s.)

Hayri Gökşin Özkoray
Pauline Guena

Mercredi 21 septembre , Salle: C8, Campus Universitaire de la Manouba – Institut Supérieur des Arts Multimédia de la Manouba (ISAMM) 11.00-13.00

Responsable: Hayri Gökşin Özkoray, Aix-Marseille Université, TELEMMe, France

  • Pauline Guena, TELEMMe, CNRS (France), Le sel des empires : une ressource contestée entre Venise, Istanbul et Dubrovnik
  • Solène Rivoal, Institut national universitaire Champollion, Albi-FRAMESPA (France), La mer dalmate : exploitation des ressources dans une région frontière (XVIIIe siècle)
  • Hayri Gökşin Özkoray, Aix-Marseille Université (France), Le bitume de Selenicë : mobilisation de la main-d’œuvre locale pour une matière stratégique à l’échelle impériale (XVI e-XVIIe s.)

L’atelier présente les enjeux d’une histoire du travail renouvelée dans l’aire méditerranéenne entre les empires ottoman et vénitien, dans les confins occidentaux de la dār al-islām. En étudiant des matières premières (poissons et fruits de mer, sel, bitume), nous nous donnons la possibilité de passer en revue le plus exhaustivement possible une documentation riche, dense et parfois taciturne. L’objectif principal est de faire une histoire sociale et économique à cheval entre deux espaces impériaux autour de la mer Adriatique principalement, sachant que les dynamiques commerciales en jeu élargissent l’espace géographique étudié à la mer Égée, aux côtes du Maghreb ottoman et à la Méditerranée orientale.

Le fait de nous intéresser à des ressources naturelles dont l’importance et la valeur stratégiques sont fortement investies par les États nous permet d’aborder à la fois les relations de travail, les échanges commerciaux, les logiques d’approvisionnement, l’emprise étatique sur le marché, ainsi que la compétition et le partenariat entre deux blocs impériaux. La fixation de prix plafonds, les tarifs douaniers appliqués, l’incidence du coût de la main-d’œuvre sur ces derniers, les besoins exprimés de part et d’autre pour ces denrées alimentaires et non alimentaires sont parmi les points qui soulignent les intérêts convergents et antagonistes des Ottomans et Vénitiens dont l’intermédiaire institutionnel principal est la République de Raguse (puissance tributaire de l’Empire ottoman, se situant toutefois dans la zone d’influence vénitienne), acteur incontournable de la vie commerciale méditerranéenne entre l’est et l’ouest.

Pour en savoir plus


Crises migratoires et villes au Moyen-Orient : quel droit à la ville pour les populations migrantes et réfugiées ?

Solenn Al Majali

Vendredi 23 septembre , Salle: D18, Campus Universitaire de la Manouba – ESCT 08.45-10.45

Responsable : Héloïse Peaucelle, Université de Tours – Ifpo, France

Discutant : Assaf Dahdah, CNRS, ART-DEV, France

  • Assaf Dahdah, CNRS, ART-Dev (France), Repenser le droit à la ville à l’aune de la précarité statutaire au Moyen-Orient
  • Solenn Al Majali, Aix-Marseille Université, TELEMMe (France) – Ifpo Amman, Réfugiés africains et yéménites métis à Hay al-Masarwah : entre frontières ethniques et sociabilités mixtes    
  • Rouba Kaedbey, Université de Tours, Citeres, équipe EMAM (France), Location informelle et droit à la ville : Le cas des migrants-locataires dans les quartiers non-réglementaires de Beyrouth
  • Héloïse Peaucelle, Université de Tours, Citeres, équipe EMAM – Ifpo (France), Différentiations des pratiques sous contraintes. Le droit à la ville pour les réfugiés syriens à Irbid 

Au cours des dernières décennies, les conflits et les crises économiques et sociales ont été le moteur d’importants mouvements de populations au Moyen-Orient, en particulier vers la Jordanie et le Liban. Ce sont majoritairement les villes qui accueillent les populations réfugiées et les travailleurs migrants. Ces villes connaissent par ailleurs des bouleversements sociaux et spatiaux liés à des contextes politiques en crise, à la modernisation des modes d’habiter et au fonctionnement néolibéral. Dans ce contexte, les immigrants sont souvent relégués dans les espaces en marge de villes fragmentées.

Cet atelier thématique propose de questionner le droit à la ville pour les populations immigrantes, en analysant le rapport de ces personnes à l’espace urbain, sur la base de travaux empiriques menés dans la région. Le concept de droit à la ville pourra être mobilisé pour décrire l’accès aux services, aux logements, à la mobilité et aux espaces publics, mais aussi la place des personnes migrantes dans la planification et la gestion urbaine. L’atelier fera émerger un ensemble de contraintes et d’interdictions qui pèsent sur les personnes immigrantes, et qui divisent les populations sur la base de statuts, de nationalités et de parcours migratoires. Ces inégalités diverses mettent en exergue des processus de ségrégation et d’invisibilisation des personnes immigrantes dans les villes mais font également apparaître l’agentivité des habitants et leurs compétences d’interactions et de transformations spatiales.

Pour en savoir plus


Ce que la guerre fait au terrain : l’exemple du conflit yéménite

Vendredi 23 septembre , Salle: D18, Campus Universitaire de la Manouba – ESCT 16.15-18.15

Responsables: Morgann Barbara Pernot, EHESS, IRIS, France, Mohammed Sharqawi, FMSH, France

  • Alexandre Lauret, Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis (France),  LADYSS, La notion de rivage au prisme de l’exil : le cas des réfugiés yéménites d’Obock.
  • Solenn Al Majali, Aix-Marseille Université (France)/TELEMMe, Ifpo Amman (Jordanie), Les réfugiés yéménites en Jordanie : en quête d’un statut et de nouvelles mobilités
  • Morgann Barbara Pernot, EHESS, IRIS (France), (Éthiopie), Recompositions de l’identité nationale en migration : Chez les Yéménites à Djibouti, une identité yéménite cristallisée et figée autour des femmes.   
  • Mohammed Sharqawi, Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme (France), La Yemeni Community Association et la politisation des Yéménites d’Angleterre
  • Mustafa Naji, Université de Rouen, DySoLab (France), L’impact de l’exil sur les perceptions politiques et intellectuelles des intellectuels yéménites en Turquie

De nombreux travaux en sciences sociales prennent pour terrain et objet de recherche des régions en conflit armé. Dans le monde arabe, depuis le début des mouvements révolutionnaires de 2011, la violence des conflits change les problématiques de recherche et limite, voire suspend l’accès à certains terrains.

Avec cet atelier, nous proposons de nous intéresser à la façon dont la guerre au Yémen configure ou reconfigure l’enquête, dans son élaboration théorique et sa réalisation pratique. D’une part, nous questionnons l’état des recherches en sciences sociales sur les migrations yéménites, historiquement et depuis 2015, ainsi que les transformations qu’elles engendrent dans les relations des Yéménites à leur pays d’origine, qui se manifestent dans la construction des imaginaires, des identités et des altérités. D’autre part, nous échangerons autour des enjeux méthodologiques que suscite l’inaccessibilité des terrains yéménites, poussant les chercheur.euse.s à effectuer un « terrain sans terrain », au moyen de bricolages et innovations méthodologiques, ou à opter pour l’étude de communautés yéménites en exil. 

Les jeunes chercheur.euse.s participant à l’atelier souhaitent ainsi engager un dialogue sur ces thématiques avec une approche interdisciplinaire et comparée, s’appuyant sur leurs différents ancrages disciplinaires (géographie, sociologie, anthropologie) et leurs expériences ethnographiques sur des terrains variés.

Pour en savoir plus


Atelier d’écriture numérique en sciences humaines et sociales

Delphine Cavallo

Vendredi 23 septembre , Salle: C12, Campus Universitaire de la Manouba – ISAMM 08.45-13.00

Responsable : Delphine Cavallo, TELEMMe, Aix-Marseille Université, France

Intervenant·es : Delphine Cavallo et Loïc Le Pape, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France

Le Congrès Insanyyat propose plusieurs ateliers de formation dans des disciplines diverses. Ces ateliers sont ouverts au public sur inscription préalable par courrier électronique auprès des organisateurs. 

​​Cet atelier-formation a pour objectif d’initier chercheur·euses et doctorant.es aux enjeux et usages de l’écriture numérique en sciences humaines et sociales. Il s’agira de présenter les transformations induites par le numérique dans les modes d’écritures des SHS tout en formant les participant.es à l’écriture pour le web via le système de gestion de contenu WordPress (utilisé notamment par la plateforme de carnets de recherche Hypothèses : hypotheses.org). L’écriture nativement numérique est en effet porteuse de dispositifs et de techniques qui renouvellent la forme des écrits scientifiques – billets de blogs, webdocumentaires, etc. – et, ce faisant, produit des transformations des types d’écriture comme de narration. Elle s’insère également dans le mouvement d’ouverture et de médiation de la science vers des publics non académiques, au sein d’un continuum de dispositifs où les réseaux sociaux jouent aussi un rôle important de diffusion de la recherche. L’atelier « Écriture numérique en sciences humaines et sociales » prendra le format d’un dialogue et d’un aller-retour entre techniques d’écriture et réflexion sur les usages, formation et discussion, de manière à ce que les participant.es soient en mesure de s’approprier de manière à la fois raisonnée et réflexive les dispositifs d’écritures numériques dans leurs pratiques de chercheurs et de chercheuses.

Pour en savoir plus


Atelier de formation : premiers pas dans les humanités numériques pour la recherche en SHS

Vendredi 23 septembre , Salle: C12, Campus Universitaire de la Manouba – ISAMM 14.00-16.00

Responsables : Sihem Najjar, Université Tunis El Manar et Eric Vallet, Université de Strasbourg

Intervenants : 

  • Sihem Najjar, Université Tunis El Manar
  • Eric Vallet, Université de Strasbourg
  • Delphine Cavallo, Aix-Marseille Université
  • Kmar, Bendana, Université de la Manouba
  • Aïda Chebbi, Université de la Manouba

Cet atelier de 2h présentera plusieurs ressources destinées aux étudiant.e.s, doctorant.e.s et chercheur.e.s qui souhaitent se former à l’utilisation de méthodes et techniques issues des humanités numériques en vue de faciliter leur recherche. Il s’appuiera notamment sur le travail réalisé dans le cadre du projet RAQMYAT (soutenu par l’Union Européenne, programme Erasmus + Capacity Building).

Pour en savoir plus


Histoire politique de l’Afrique du Nord

Yassine Temlali

Vendredi 23 septembre , Salle: C9, Campus Universitaire de la Manouba – ISAMM 08.45-10.45

Modératrice : Inès Mrad-Dali, FLAH, Université de la Manouba

  • Gabriele Montalbano, Université de Bologne (Italie), The anarchist movement in Tunisia and the global radical web (1891 – 1911) EN
  • Aubin Peaudeau, EHESS (France),  Des épurations pionnières : analyse comparée des épurations administratives menées en Tunisie et au Maroc (1943-1945) FR
  • Yassine Temlali, Aix Marseille Université, membre associé à TELEMMe (France), Le jacobinisme algérien revisité : de la naissance d’une francophonie autochtone sous le régime arabiste de Houari Boumediene (1965-1978) FR
  • Mohamed Ltaief, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis AR
    فكرة الموطن والهويّة المجالية في مجتمع أفريقيّة خلال القرنين الأوّل والثاني للهجرة

Pour en savoir plus