Racine Maryliz

Alumni-Alumnae


Groupe(s) :


    Thèse

    À la croisée des chemins : les politiques européennes et impériales sous le gouvernement de Guy Mollet en France (1956-1957)

    • Thèse de Doctorat en Histoire
    • Sous la direction de Philippe Mioche et de Talbot C. Imlay. - Soutenue le 01/10/2019

    Champs de recherche

    Les recherches concernant la décolonisation ainsi que la construction européenne sont en développement constant en histoire. Cependant, ces deux processus historiques sont encore traités séparément, alors que l’analyse des modèles et des réflexions théoriques qui en sont à l’origine n’est que rarement développée. Seul l’historien Yves Montarsolo traite des implications politicoéconomiques de l’Eurafrique dans l’après-guerre. Il s’agit pourtant de deux champs historiographiques majeurs.

    Parallèlement, les politologues traitent de la construction européenne uniquement de manière théorique, sans appliquer leurs prémisses à des interprétations historiques. En conséquence, ma problématique sur les conceptions de la souveraineté sous-jacents au projet de l’Eurafrique et à la Communauté économique européenne a un aspect innovateur. Cette interrelation permettrait de combler les lacunes dans l’interprétation de la politique extérieure française à l’époque où l’Europe telle qu’elle est connue aujourd’hui s’est formée. Cette étude fournirait des pistes de réflexion aux chercheurs quant à l’avenir de l’Union européenne et des récentes associations régionales en Amérique latine et en Asie.


    Sujet de thèse

    A la croisée des chemins : les politiques européennes et impériales sous le gouvernement de Guy Mollet en France (1956-1957)

    Résumé :

    La Révolution française a inauguré une nouvelle ère; celle de l’émergence triomphale du nationalisme. Or, les excès de cette doctrine se sont fait ressentir durement en Europe en 1945 et ses dirigeants n’ont pu que constater les contraintes qu’elle imposait. Ils se sont donc tournés vers le supranationalisme pour gérer les relations intra-européennes, comme peut en témoigner la signature du Traité de Rome, le 25 mars 1957. Bien que les pays signataires aient pu s’unir sous un modèle moins contraignant, ils ont fait le choix d’une perte relative de leur souveraineté; d’une intégration. Ils proposaient en outre de lier cette vocation à l’évolution politique des anciennes colonies qui cherchaient alors à s’émanciper. Vu les tensions grandissantes en Afrique, les dirigeants français voulaient lier les institutions européennes naissantes aux anciennes colonies également sous un principe fédéral. Ainsi, en utilisant les grilles analytiques des sciences politiques et la méthode historique de traitement des sources archivistiques, il est possible de retracer les modifications de la compréhension de la souveraineté qu’avaient les dirigeants français dans l’après-guerre. Il est ainsi démontré que les gouvernements successifs en France entre 1946 et1958 se sont efforcés d’adopter une politique européenne et impériale qui témoigne d’une nouvelle manière de concevoir les prérogatives inhérentes à l’existence d’un État tout en reconsidérant le pacte colonial avec le projet d’Eurafrique.