Nouveaux regards sur la transition démocratique espagnole (1975-1982)

Séminaire d'histoire contemporaine

Date(s) : du 3 décembre 2008 14 h 00 au 3 décembre 2008 17 h 00

Lieu : Salle Duby, MMSH, Aix-en-Provence

Organisateur(s) / trice(s) à TELEMMe :


PRÉSENTATION

La thèse de Sophie Baby intitulée « Violence et politique dans la transition démocratique espagnole (1975-1982) », soutenue en 2006 et préparée sous la direction de Robert Frank et de Julio Aróstegui, invite à porter un nouveau regard sur la transition démocratique espagnole.

Son travail a amené Sophie Baby à revisiter cette séquence qui s’ouvre à la mort de Franco et présentée traditionnellement comme un modèle. Illustrant l’une des voies de sortie de la dictature, celle de la réforme, la transition espagnole apparaît en effet comme une sorte de paradigme, d’autant plus exemplaire que son caractère pacifique a été loué à maintes reprises. En montrant au contraire que la violence est au cœur du processus de transition espagnole, Sophie Baby s’est attachée à déconstruire un mythe. Son questionnement s’inscrit en ce sens dans le sillage des travaux menés sur les rapports entre violence et politique dans l’Espagne contemporaine.

La recherche de Sophie Baby a permis de mettre au jour une double dialectique. La première met en jeu le lien entre violence et démocratie, lien souvent peu ou mal exploré dans la mesure où la démocratie est volontiers associée à des valeurs supposées désamorcer la violence politique (valeurs de tolérance, liées à la culture de la négociation…). La seconde de ces dialectiques concerne le rapport entre violence et transition, rapport symbolique aux imbrications très étroites, puisque la transition est née de la violence de la dictature et de la guerre civile.

C’est cet axe de recherche qu’elle se propose d’explorer à travers cette communication intitulée « Violence et réconciliation nationale en Espagne. Retour sur un modèle controversé ». Fondée sur le pacte de l’oubli, sur l’amnésie collective, la transition est aujourd’hui contestée en tant que modèle. Cette contestation est notamment le fait de la génération des petits-enfants des républicains victimes de la répression exercée à leur encontre par le camp nationaliste entre 1936 et 1939, puis par le régime franquiste au-delà. En interrogeant la façon dont la société espagnole a su gérer cette mémoire de la violence héritée de l’histoire proche et plus lointaine, sa communication invite à un retour sur un passé de moins en moins consensuel.


PROGRAMME

Isabelle RENAUDET, Telemme
Présentation

Sophie Baby, post-doc, UMR IRICE-Paris I Panthéon-Sorbonne Sophie baby, post-doc, UMR IRICE-Paris I Panthéon-Sorbonne
Violence et réconciliation nationale en Espagne. Retour sur un modèle controversé