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La rééducation des jeunes déviants dans les maisons de redressement de l’Espagne franquiste (1939-1975)

Amélie Nuq

La rééducation des jeunes déviants dans les maisons de redressement de l’Espagne franquiste (1939-1975)

Thèse de Doctorat en Histoire et humanités

Sous la direction de Gérard Chastagnaret

Soutenue le 19/11/2012 à AMU

Membres du jury :

Jean-Claude CARON (Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand) Gérard CHASTAGNARET (Aix-Marseille Université) Virginie DE LUCA BARRUSSE (Université de Picardie Jules Verne) Eduardo GONZÁLEZ CALLEJA (Universidad Carlos III de Madrid) Isabelle RENAUDET (Aix-Marseille Université)

Mention : Très honorable avec félicitations

Mots clés : Histoire sociale, Franquisme, Déviance juvénile, Maison de redressement, Justice des mineurs

Résumé :

Ce travail de thèse se propose d’étudier un aspect méconnu du passé franquiste : le destin des adolescents envoyés en maisons de correction (reformatorios) de 1939 à 1975. Il a pour but d’interroger, d’analyser et d’historiciser la norme produite par la dictature en matière de gestion de la déviance et de politique de la jeunesse, et de réaliser une étude sociale des maisons de correction, de leur personnel éducatif et de leurs pensionnaires. Il s’agit notamment de voir si cette politique s’insère dans la longue durée d’une pratique oscillant entre protection et surveillance, ou si, au contraire, elle signe le passage à une logique nouvelle de répression qui gagne les secteurs les plus jeunes des couches populaires. En croisant des sources de nature diverse (archives législatives, administratives, judiciaires, privées et orales), il est possible de confronter le discours et la norme produits par l’Etat aux réalités de la prise en charge des jeunes déviants dans trois institutions particulières : les maisons de correction de Barcelone, de Valence et de Séville.

Keywords : Social History, Francoism, Youth deviance, Reformatory school, Juvenile justice

Abstract :

This dissertation analyzes the fate of children and teenagers sent to Spanish reformatory schools between 1939 and 1975. It compares the official norm of youth deviance produced by Franco’s state with the actual treatment of minors in three institutions: the Asilo Durán in Barcelona, the Colonia San Vicente Ferrer in Valencia and, to a lesser extent, the Casa tutelar San Francisco de Paula in Sevilla. The turbulent history of reformatorios and their antiquated methods reflect the failings of the Spanish State (structural lack of means, strong influence of the Catholic Church). The study of laws shows that Francoism innovates very little in the field of youth deviance management. It merely abrogates the limited reforms of the Republican era and reactivates the policy implemented under the Primo de Rivera Dictatorship. The inmates of reformatory schools are incarcerated for two main motives: theft and indiscipline. They are not from traditional working class neighborhoods: social frailty and related deviant behaviors are rather caused by the loss of roots due to the war and the deep mutations of Spanish society. Children of “reds” only accounted for a minority of inmates of the Asilo Durán and of the Colonia San Vicente Ferrer. Reformatorios are nevertheless a component of the policy of repression, social control and charity set up by Franco’s dictatorship with the support of the Catholic Church.